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| Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 | |
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| Sujet: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Lun Juil 01 2019, 00:10 | |
| Rappel du premier message : Le mois de juillet : Historique : Le nom du beau mois de juillet vient du latin julius mensis et a été nommé ainsi par Marc-Antoine en l'honneur de Jules César (signifiant littéralement "mois de jules"). Juillet était le 5ème mois du calendrier romain et se nommait quintilis. L'année de la mort de Jules César, en -44 avant JC, Mars-Antoine fit remplacer ce nom par Julius en hommage au "conquérant des Gaules". Le mois de juillet est le septième mois du calendrier grégorien ou julien. Célébration de Juillet : Le mois de juillet voit de nombreuses fêtes se mettre en place. Tout d'abord, pour la France, c'est l'anniversaire de la prise de la bastille du 14 juillet 1789 qui marque l'"indépendance" du pays. Elle est aussi appelée la fête nationale. On notera également la fête nationale de l'amérique du Nord du 4 juillet 1776 (déclaration d'indépendance des Etats Unis face aux britanniques).
Dernière édition par Roberto36 le Mer Juil 31 2019, 23:23, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Dim Juil 21 2019, 11:24 | |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Lun Juil 22 2019, 07:40 | |
| Les truffières ferment de biodiversité Incompatible avec les intrants chimiques, la culture de la truffe constitue l’une des alternatives à l’agriculture intensive. et elle peut être associée à l’agroforesterie. La région Grand Est injecte 250.000 euros sur trois ans pour doper la filière. Photo Pascal BROCARD Par Xavier Brouet Quelles soient Tuber uncinatum (Bourgogne), Tuber mesentericum (Meuse) ou encore Tuber melanosporum (Périgord), les variétés de truffes familières du Grand Est constituent pour le monde rural un débouché de plus en plus prisé. Au point même de susciter l’intérêt du conseil régional. « Les vergers truffiers sont un excellent moyen de revitaliser le milieu rural en valorisant des friches ou des anciennes vignes », relève-t-on du côté de Strasbourg. La collectivité injecte ainsi 250.000 euros sur trois ans pour doper la filière. L’aide à la plantation devrait permettre d’atteindre les 30 hectares de surfaces plantés par an, contre 20 actuellement. Il faut dire que le marché est plutôt prometteur. « À la fin du XIXe siècle, on récoltait dans le pays entre mille et mille cinq cents tonnes de truffes par an. Aujourd’hui, on en est à 40 tonnes. On pourrait en produire dix fois plus », rapporte Claude Murat, chercheur à l’unité interactions arbres/micro-organismes de l’Inra à Nancy. « Pour les propriétaires de terrains agricoles, la truffe présente un beau potentiel de diversification », insiste le scientifique. « L’Espagne l’a bien compris qui, avec 5. 000 à 6.000 hectares de truffières, produit plus que la France, notamment dans les secteurs de pastoralisme. » Outre l’aspect économique d’une filière en plein essor, la dimension agro-environnementale de l’activité séduit un monde rural en quête de ses racines. « C’est un trésor pour la gastronomie et l’agrotourisme alors que la truffe s’invite désormais sur toutes les bonnes tables », s’enthousiasme Jean Eberlé, référent technique à la maison des truffes à Boncourt-sur-Meuse. En témoigne le défilé des cars durant la période de cavage (récolte), entre la mi-septembre et la mi-janvier. « C’est aussi un atout pour le paysage façonné par les truffières à flanc de coteaux calcaires. Le champignon pousse dans des sols caillouteux difficilement valorisables qui, en excluant la mécanisation et l’emploi d’intrants chimiques, concourent à la préservation du biotope. » Longtemps ignorés, ces terrains peu à peu gagnés par la friche suscitent donc un regain de curiosité. « Leur superficie oscille entre 30 ares et 10 hectares. Ils présentent une belle diversité écologique. Ces zones de transition telles que les lisières sont bénéfiques pour la faune et la flore auxquelles elles offrent le gîte et le couvert », relève Claude Murat. Au diapason, Jean Eberlé souligne que ces espaces constituent l’une des réponses possibles à la déprise agricole. « La truffe peut être associée à d’autres cultures y compris céréalières même s’il s’agit plus souvent d’agroforesterie. » À mesure que le mystérieux mécanisme de mycorhization livre ses secrets, grâce notamment au travail de séquençage ADN entrepris par l’Inra, la palette des possibles s’élargit. « Aujourd’hui, on associe les arbres mycorhizés (noisetiers, chênes, charmes, tilleuls, pins, bouleaux…) à des petits fruitiers comme l’aubépine, le prunellier, le cornouiller. Ces arbres jouent un rôle positif dans le processus de mycorhization et facilitent la résilience du cycle de vie en hypogée du tubercule. » Tout en participant à la reconquête de la biodiversité. |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Mar Juil 23 2019, 06:51 | |
| Le ramonage est une obligation « Certains nettoient leur conduit de cheminée eux-mêmes. Mais je crois que le ramonage doit être effectué par une entreprise agréée et qu’il faut la faire intervenir au moins une fois par an. Est-ce vrai ? Existe-t-il un texte officiel qui l’impose ? » L’occupant d’un logement doit faire ramoner le conduit de sa cheminée ou de son poêle à bois. C’est ce que prévoit le règlement sanitaire départemental. L’article L2213-26 du Code général des collectivités territoriales autorise aussi le maire à prendre des dispositions particulières sur ce point. Renseignez-vous à la mairie pour connaître la réglementation locale en la matière. Le défaut de ramonage constitue une contravention sanctionnée par une amende de troisième classe pouvant aller jusqu’à 450 € €. Il concerne les conduits de fumée habituellement en fonctionnement, desservant des locaux d’habitation et des locaux professionnels. Il s’impose en général deux fois par an, dont une fois pendant la période d’utilisation. Lorsque les appareils raccordés sont alimentés par des combustibles gazeux, une fois par an suffit. Cette opération nécessite l’intervention d’une entreprise qualifiée par l’organisme professionnel de qualification et de classification du bâtiment. Un certificat de ramonage doit être remis à l’usager précisant le ou les conduits de fumée ramonés ; il attestera notamment de la vacuité du conduit sur toute sa longueur. Lorsque les conduits sont tubés, ils doivent être conformes et permettre un ramonage efficace. Une vérification du bon état du tubage comportant un essai d’étanchéité doit être effectuée tous les trois ans. Là encore, une entreprise spécialisée interviendra dans les meilleures conditions de sécurité. Le ramonage permet d’obtenir un meilleur tirage et limite la pollution. Outre l’incendie du conduit de cheminée, le risque principal d’un défaut d’entretien reste l’intoxication au monoxyde de carbone. L’opération s’effectue à l’initiative de l’utilisateur et à ses frais pour les conduits desservant des appareils individuels. Elle concerne le propriétaire ou le gestionnaire s’ils desservent des appareils collectifs. Le coût du ramonage des conduits communs est une charge locative généralement prévue dans le contrat de bail. La garantie incendie du contrat d’assurance multirisques habitation couvre les dommages causés par un feu de cheminée aux biens assurés. Toutefois, à défaut de pouvoir présenter une attestation prouvant que le ramonage a bien été effectué, l’indemnité d’assurance risquerait d’être réduite. |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Mer Juil 24 2019, 07:21 | |
| POSTHUMEJ’allais régulièrement tous les soirs, à cette époque, dans un petit café de la rue de Rennes, où je rencontrais une dizaine de camarades, étudiants ou artistes. Parmi ces derniers, un grand jeune garçon, sculpteur, très doux, même un peu naïf. On l’appelait, je n’ai jamais su pourquoi, le Raffineur. Au bal Tonnelier, le Raffineur, un soir, leva une toute jeune fillette très pâle, dont les grands yeux bruns jetaient parfois d’inquiétantes flambées. Il s’y attacha beaucoup et, dès lors, ne la quitta plus. Elle s’appelait Lucie. On ajouta de Lammermoor, qu’un loustic de la bande transforma en la mère Moreau. Le nom lui resta. Tous les soirs, régulièrement, vers neuf heures, le Raffineur et la mère Moreau arrivaient à la brasserie. Lui faisait une partie de billard, tandis qu’elle s’installait devant les journaux illustrés, écoutant gravement les compliments qu’on lui faisait sur ses beaux cheveux noirs, sur son exquise peau blanche et sur ses grands yeux bruns. Vers cette époque, je ne me rappelle pas comment cela arriva, le démon du jeu s’empara de nous. Le poker devint notre seul dieu. À notre table, au lieu des tranquilles causeries d’antan, retentissaient : Tenu !… Plus cent sous !…Deux paires au roi !… Ça ne vaut pas une quinte à la couleur ! Un soir, le Raffineur vint sans Lucie. — Et la mère Moreau ? demandait-on en chœur. — Elle est à Clamart, chez une de ses tantes qui est très malade. La tante de Clamart nous inspira à tous un doux sourire. Ce soir-là, le Raffineur gagna ce qu’il voulut. Nous échangions des regards qui signifiaient clairement : — Quelle veine de cocu ! Mais le Raffineur était si gentil qu’on évitait soigneusement de lui faire de la peine. Le lendemain, Lucie revint. On s’informa avec une unanimité touchante de la santé de sa tante. — Un peu mieux, merci. Mais il faudra beaucoup de précautions. D’ailleurs, je retournerai la voir jeudi. Le jeudi, en effet, le Raffineur arriva seul. Sa veine de l’autre jour lui revint, aussi insolente. Lui-même en était gêné. Il nous disait à chaque instant : — Vraiment, mes amis, ça m’embête de vous ratisser toute votre galette comme ça. Pour un peu, il nous l’aurait rendue, notre galette. Les visites à la tante de Clamart devinrent de plus en plus fréquentes, et toujours coïncidaient à une incroyable veine pour le Raffineur. Si régulièrement qu’à la fin, quand nous le voyions arriver seul, personne ne voulait plus jouer. Lui ne s’était jamais aperçu de rien. Il avait une foi inébranlable en sa Lucie. Un soir, vers minuit, nous le vîmes entrer comme un fou, blême, les cheveux. hérissés. — Eh bien ! qu’est-ce que tu as ? — Oh ! si vous saviez… Lucie… — Mais parle donc ! — Morte… à l’instant… dans mes bras. Nous nous levâmes tous et l’accompagnâmes chez lui. C’était vrai. La pauvre petite mère Moreau gisait sur le lit, effrayante de la fixité de ses grands yeux bruns. On l’enterra le surlendemain. Le Raffineur faisait peine à voir. À la sortie du cimetière, il nous supplia de ne pas le quitter. Nous passâmes la soirée ensemble, tâchant de l’étourdir. À la fermeture de la brasserie, l’idée de rentrer seul chez lui l’épouvanta. Un de nous en eut pitié et proposa : — Un petit poker chez moi, ça vous va-t-il ? Il était deux heures du matin. On se mit à jouer. Toute la nuit, le Raffineur gagna, comme il n’avait jamais gagné, même au plus beau temps de la tante de Clamart. Avec des gestes de somnambule, il ramassait son gain et nous le reprêtait pour entretenir le jeu. Jusqu’au jour, cette veine se maintint, vertigineuse, folle. Sans nous communiquer un mot, nous avions tous la même idée : — Cette fois, on ne peut pas dire que c’est Lucie qui le trompe. Le lendemain, dans la matinée, nous apprîmes que la jeune fille avait été déterrée et violée pendant la nuit. Source : Alphonse Allais. Le Parapluie de l’escouade. Paul Ollendorff, 1893. |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Jeu Juil 25 2019, 08:03 | |
| DU PETIT STEPHEN GIRARD ET D’UN AUTRE PETIT GARÇON QUI AVAIT LU L’HISTOIRE DU PETIT STEPHEN GIRARDD’APRÈS MARK TWAIN Il existe à Philadelphie un homme qui — alors qu’il n’était qu’un jeune et pauvre petit garçon — entra dans une banque et dit : — S’il vous plaît, monsieur, vous n’auriez pas besoin d’un petit garçon ? — Non, petit garçon, répondit le majestueux banquier, je n’ai pas besoin d’un petit garçon. Le cœur bien gros, des larmes sur les joues, des sanglots plein la gorge, le petit garçon descendit l’escalier de marbre de la banque, tout en suçant un sucre d’orge qu’il avait acheté avec un sou volé à sa bonne et pieuse tante. Dissimulant sa noble forme, le banquier se cacha derrière une porte, persuadé que le petit garçon allait lui jeter une pierre. Le petit garçon, en effet, avait ramassé quelque chose par terre : c’était une épingle qu’il attacha à sa pauvre mais fripée veste. — Venez ici ! cria le banquier au petit garçon. Le petit garçon vint ici. — Qu’avez-vous ramassé ? demanda le majestueux banquier. — Une épingle, répondit le petit garçon. Le financier continua : — Êtes-vous sage, petit garçon ? Le petit garçon dit qu’il était sage. — Comment votez-vous ?… Oh ! pardon, allez-vous à l’école du dimanche ? Le petit garçon dit qu’il y allait. Alors, le banquier trempa une plume d’or dans la plus pure des encres, écrivit sur un bout de papier St. Peter et demanda au petit garçon ce que cela faisait. Le petit garçon répondit que cela faisait Salt Peter. — Non, fit le banquier, cela fait Saint-Peter. Le petit garçon fit : Oh ! Le banquier prit le petit garçon en affection, et le petit garçon fit encore : Oh ! Alors, le banquier associa le petit garçon à sa maison, lui donna la moitié des bénéfices et tout le capital. Et, plus tard, le petit garçon épousa la fille du banquier. Tout ce que possédait le banquier, ce fut le petit garçon qui l’eut. II Mon oncle m’ayant raconté l’histoire ci-dessus, je passai six semaines à ramasser des épingles par terre, devant une banque. J’attendais toujours que le banquier m’appelât pour me dire : — Petit garçon, êtes-vous sage ? Je lui aurais répondu que j’étais sage. Il aurait écrit St John, et je lui aurais dit que cela voulait dire Salt John. Il faut croire que le banquier n’était pas pressé d’avoir un associé ou que sa fille était un garçon, car un jour il me cria : — Petit garçon, que ramassez-vous là ? — Des épingles, répondis-je poliment. — Montrez-les moi. Il les prit, et moi, je mis mon chapeau à la main, tout prêt à devenir son associé et à épouser sa fille. Mais ce n’est pas à cela qu’il m’invita : — Ces épingles, rugit-il, appartiennent à la banque ; et si je vous retrouve encore rôdant par ici, je fais lâcher le chien sur vous. Je partis, laissant ce vieux bougre en possession de mes épingles. Dire, pourtant, que c’est comme ça dans la vie! Source : Alphonse Allais. Le Parapluie de l’escouade. Paul Ollendorff, 1893. |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Jeu Juil 25 2019, 09:19 | |
| Je ne sais pas si de nos jours il y a des petits garçons si polis !!!!On se ferait injurier après de telles remarques ,peut-être pire !!!!! |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Ven Juil 26 2019, 08:15 | |
| LES TEMPLIERS 1/2 En voilà un qui était un type, et un rude type, et d’attaque ! Vingt fois je l’ai vu, rien qu’en serrant son cheval entre ses cuisses, arrêter tout l’escadron, net. Il était brigadier à ce moment-là. Un peu rosse dans le service, mais charmant, en ville. Comment diable s’appelait-t-il ? Un sacré nom alsacien qui ne peut pas me revenir, comme Wurtz ou Schwartz… Oui, ça doit être ça, Schwartz. Du reste, le nom ne fait rien à la chose. Natif de Neufbrisach, pas de Neufbrisach même, mais des environs. Quel type, ce Schwartz ! Un dimanche (nous étions en garnison à Oran), le matin, Schwartz me dit : « Qu’est-ce que nous allons faire aujourd’hui ? » Moi, je lui réponds : « Ce que tu voudras, mon vieux Schwartz. » Alors nous tombons d’accord sur une partie en mer. Nous prenons un bateau, souque dur, garçons ! et nous voilà au large. Il faisait beau temps, un peu de vent, mais beau temps tout de même. Nous filions comme des dards, heureux de voir disparaître à l’horizon la côte d’Afrique. Ça creuse, l’aviron ! Nom d’un chien, quel déjeuner ! Je me rappelle notamment un certain jambonneau qui fut ratissé jusqu’à l’indécence. Pendant ce temps-là, nous ne nous apercevions pas que la brise fraîchissait et que la mer se mettait à clapoter d’une façon inquiétante. — Diable ! dit Schwartz, il faudrait… Au fait, non, ce n’est pas Schwartz qu’il s’appelait. Il avait un nom plus long que ça, comme qui dirait Schwartzbach. Va pour Schwartzbach ! Alors Schwartzbach me dit : « Mon petit, faut songer à rallier. » Mais je t’en fiche, de rallier. Le vent soufflait en tempête. La voile est enlevée par une bourrasque, un aviron fiche le camp, emporté par une lame. Nous voilà à la merci des flots. Nous gagnions le large avec une vitesse déplorable et un cahotement terrible. Prêts à tout événement, nous avions enlevé nos bottes et notre veste. |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Sam Juil 27 2019, 07:36 | |
| LES TEMPLIERS 2/2 La nuit tombait, l’ouragan faisait rage. Ah ! une jolie idée que nous avions eue là, d’aller contempler ton azur, ô Méditerranée ! Et puis, l’obscurité arrive complètement. Il n’était pas loin de minuit. Tout à coup, un craquement épouvantable. Nous venions de toucher terre. Où étions-nous ? Schwartzbach, ou plutôt Schwartzbacher, car je me rappelle maintenant, c’est Schwartzbacher ; Schwartzbacher, dis-je, qui connaissait sa géographie sur le bi du bout du doigt (les Alsaciens sont très instruits), me dit : — Nous sommes dans l’île de Rhodes, mon vieux. Est-ce que l’administration, entre nous, ne devrait pas mettre des plaques indicatrices sur toutes les îles de la Méditerranée, car c’est le diable pour s’y reconnaître, quand on n’a pas l’habitude ? Il faisait noir comme dans un four. Trempés comme des soupes, nous grimpâmes les rochers de la falaise. Pas une lumière à l’horizon. C’était gai. — Nous allons manquer l’appel de demain matin, dis-je, pour dire quelque chose. — Et même celle du soir, répondit sombrement Schwartzbacher. Et nous marchions dans les petits ajoncs maigres et dans les genêts piquants. Nous marchions sans savoir où, uniquement pour nous réchauffer. — Ah ! s’écria Schwartzbacher, j’aperçois une lueur, vois-tu, là-bas ? Je suivis la direction du doigt de Schwartzbacher, et effectivement une lueur brillait, mais très loin, une drôle de lueur. Ce n’était pas une simple lumière de maison, ce n’étaient pas des feux de village, non, c’était une drôle de lueur. Et nous reprîmes notre marche, en l’accélérant. Nous arrivâmes, enfin. Sur des rochers se dressait un château d’aspect imposant, un haut château de pierre, où l’on n’avait pas l’air de rigoler tout le temps. Une des tours de ce château servait de chapelle, et la lueur que nous avions aperçue n’était autre que l’éclairage sacré tamisé par les hauts vitraux gothiques. Des chants nous arrivaient, des chants graves et mâles, des chants qui vous mettaient des frissons dans le dos. — Entrons, fit Schwartzbacher, résolu. — Par où ? — Ah ! voilà… cherchons une issue. Schwartzbacher disait : « Cherchons une issue », mais il voulait dire : « Cherchons une entrée. » D’ailleurs, comme c’est la même chose, je ne crus pas devoir lui faire observer son erreur relative, qui peut-être n’était qu’un lapsus causé par le froid. Il y avait bien des entrées, mais elles étaient toutes closes, et pas de sonnettes. Alors c’est comme s’il n’y avait pas eu d’entrées. À la fin, à force de tourner autour du château, nous découvrîmes un petit mur que nous pûmes escalader. — Maintenant, fit Schwartzbacher, cherchons la cuisine. Probablement qu’il n’y avait pas de cuisine dans l’immeuble, car aucune odeur de fricot ne vint chatouiller nos narines. Nous nous promenions par des couloirs interminables et enchevêtrés. Parfois, une chauve-souris voletait et frôlait nos visages de sa sale peluche. Au détour d’un corridor, les chants que nous avions entendus vinrent frapper nos oreilles, arrivant de tout près. Nous étions dans une grande pièce qui devait communiquer avec la chapelle. — Je vois ce que c’est, fit Schwartzbacher (ou plutôt Schwartzbachermann, je me souviens maintenant), nous nous trouvons dans le château des Templiers. Il n’avait pas terminé ces mots, qu’une immense porte de fer s’ouvrit toute grande. Nous fûmes inondés de lumière. Des hommes étaient là, à genoux, quelques centaines, bardés de fer, casque en tête, et de haute stature. Ils se relevèrent avec un long tumulte de ferraille, se retournèrent et nous virent. Alors, du même geste, ils firent Sabre-main ! et marchèrent sur nous, la latte haute. J’aurais bien voulu être ailleurs. Sans se déconcerter, Schwartzbachermann retroussa ses manches, se mit en posture de défense et s’écria d’une voix forte : — Ah ! nom de Dieu ! messieurs les Templiers, quand vous seriez cent mille… aussi vrai que je m’appelle Durand… ! Ah ! je me rappelle maintenant, c’est Durand qu’il s’appelait. Son père était tailleur à Aubervilliers. Durand, oui, c’est bien ça… Sacré Durand, va ! Quel type ! Source : Alphonse Allais. Le Parapluie de l’escouade. Paul Ollendorff, 1893. |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Dim Juil 28 2019, 09:16 | |
| RÉVERSIBILITÉ 1/2 — Mon pauvre ami, ce n’est pas pour te faire un reproche, lui fis-je, mais tu as la figure d’un homme fatigué. (Ce ne fut point la teneur exacte de ma phrase ; je crois même que je lui dis qu’il avait une sale g… Mais j’ai pris le parti d’apporter dans mes écrits beaucoup plus de tenue que n’en comporte la coutume de ma vie courante.) L’homme ainsi interpellé laissa tomber sur moi un long regard triste, me serra la main d’une étreinte veule et poussa un soupir profond comme un tombeau. À ce moment passaient un monsieur et une dame qui saluèrent mon ami et échangèrent avec lui quelques propos. Pendant qu’ils causent, je profite de l’occasion pour vous présenter le gentleman à la mine délabrée. Porteur d’un des plus grands noms de l’armorial français, détenteur d’un patrimoine dont vous vous contenteriez, vous et moi, joli homme et gentil garçon, mon vieux camarade, le jeune duc Honneau de la Lunerie réunissait en lui tous les apanages de la félicité parfaite. Bien fâcheusement, une tendance à l’occultisme, une rare candeur, une folle confiance en tous, le désarmaient pour le rude combat de la vie, et lui causaient d’innombrables mistoufles. Ce garçon-là aurait coupé dans le pont du Forth comme dans du beurre. Il faisait son ordinaire société du faux Mage de Livarot, du Sâr Jean de Ville, sans préjudice pour un musicien ogival et gymnopédique qui s’appelle Érik Satie(1) et que je baptisai naguère (j’ai tant d’esprit) Ésotérik Satie. Malgré tous ses défauts et ma sournoise réserve, nous nous entendions fort bien, le duc Honneau et moi. Et même, j’allai souvent jusqu’à donner un bon coup de main aux tables qui ne tournaient pas assez vite, et à souffler des aperçus ingénieux, conçus en style lapidaire, aux ombres des plus grands macchabées de l’humanité. Maintenant que vous connaissez le jeune duc comme si vous l’aviez fait, laissez-moi reprendre le fil de mon récit. — Ah ! mon pauvre ami ! s’écria-t-il, si tu savais ce qui m’arrive ! — Que t’advient-il, ô duc ? — Une chose assez déplaisante en elle-même, mais dont la portée dépasse tout ce qu’on a constaté jusqu’à présent en matière de matérialisation et de correspondance psychiques. Tu connais les expériences du lieutenant-colonel de Rochas ? — Par ouï-dire. Au cas où, par impossible, quelqu’un de mes lecteurs ignorerait les récentes expériences du lieutenant-colonel de Rochas d’Aiglun (Eugène-Auguste-Albert), officier de la Légion d’honneur, je vais les rappeler succinctement : Cet officier supérieur du génie, administrateur de l’École Polytechnique, qui, élevé à la sévère école du 2 et 2 font 4, n’est ni un toqué, ni un fumiste, vous exécute, à l’heure qu’il est, une petite série d’opérations qui, au moyen âge, auraient suffi à la combustion de mille et quelques sorciers. Il modèle une statuette de cire à votre image, extériorise votre sensibilité et la fait passer dans la petite œuvre d’art. Vous voilà envoûté ! Une piqûre au front de la statuette, et vous ressentez une vive douleur à votre front, à vous. On approche une allumette enflammée du bras de la statuette, et vous éprouvez une brûlure à votre bras. On chausse de bottines un peu justes les pieds de la statuette, et vous constatez qu’il vous vient des cors, à vos pieds à vous. Il n’y a pas que les sensations désagréables qui soient transmises. Les autres aussi. |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Lun Juil 29 2019, 08:04 | |
| RÉVERSIBILITÉ 2/2 Mais je m’arrête, car tous mes lecteurs ne se sont pas encore fait, comme le lieutenant-colonel de Rochas, un front qui ne sait plus rougir. Le duc Honneau avait naturellement suivi, avec le plus vif intérêt, les expériences si curieuses du vieux militaire. — Mais ce que je n’aurais jamais cru, me dit-il, c’est qu’on pût obtenir dans cet ordre de phénomènes un cas aussi fantastique de réversibilité. — Explique-toi. — Y tiens-tu beaucoup ?… C’est que cela me peine énormément à conter. — Va toujours, je te consolerai. — Eh bien ! voilà… Tu sais comme, depuis longtemps, je suis amoureux de Félicienne de Domfront. À la suite de quels malentendus n’ai-je jamais pu obtenir ses faveurs ? je n’en sais rien encore. La vie parisienne est peuplée de ces mystères : voilà une jolie fille que je désire beaucoup, que je ne dégoûte sûrement pas, pour laquelle je ferais de gros sacrifices, et puis… rien ! Alors, un jour, j’ai eu l’idée de faire sur elle et moi les expériences de M. de Rochas. J’ai fait exécuter la statuette de Félicienne. J’y ai amené, sans qu’elle s’en doutât, sa sensibilité. Les résultats ont été concluants. Alors même qu’elle était loin de moi, je demeurais en communication avec elle. À certaines heures fixes, j’embrassais la statuette, par exemple sur le front, et Félicienne, à ce moment, éprouvait une petite sensation agréable au front. Mes amis, des amis sûrs, que j’avais chargés de ce contrôle, m’ont affirmé le fait à plusieurs reprises. Mais le plus curieux, et en même temps le plus pénible, c’est ce cas de réversibilité dont je t’ai parlé. — Je ne te comprends pas. — Mais si, tu comprends ! Ne me contrains point à de douloureuses et précises explications. La vérité vraie, c’est que je ne devinais rien. Je ne compris, toute l’horreur de la situation que quelques minutes plus tard, quand, entrés dans une brasserie du boulevard, je demandai un excellent verre de bière et que lui se contenta d’un pâle orgeat. P.-S. — Pour ne pas jeter dans l’âme du lecteur un trouble inutile, j’ajouterai ceci : Mon ami, le duc Honneau, ne s’en était pas tenu, durant ces expériences, à de simples communications psychiques. Peut-être les contacts matériels ne sont-ils pas étrangers à cet étrange phénomène. Renvoyé au lieutenant-colonel de Rochas. — A. A. 1. Que mon ami Érik Satie ne voie dans ce propos l’ombre d’une désobligeance. Au reste, s’il y trouvait un cheveu, il sait où me trouver. (Je suis beaucoup plus fort que lui.) — A. A. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Mar Juil 30 2019, 07:41 | |
| 30 janvier 1828 : naissance des omnibus parisiens Au début du XIXe siècle, on reprit l’idée des carrosses à cinq sols qui, au XVIIe siècle, possédaient des départs à heures réglées, des trajets immuables, et des prix modiques. C’est en 1828 que Baudry, qui avait exploité avec succès à Nantes un service de voitures omnibus, obtint la permission de faire rouler les premières voitures sur les Boulevards. Ces véhicules, qui avaient l’aspect des anciennes diligences, contenaient de douze à vingt personnes, toutes à l’intérieur, l’impériale n’étant pas encore connue. Des affiches placardées sur les murs de Paris annoncèrent en ces termes leur création : « Ces voitures, dont le nombre va progressivement être porté jusqu’à cent dans Paris, préviennent de leur passage par un jeu de trompettes de nouvelle invention. Elles sont organisées de manière qu’elles s’arrêtent au moindre signe fait au cocher ou au conducteur, que la portière située dans la partie postérieure ne fait courir aucun danger aux personnes qui montent ou descendent, qu’un conducteur chargé de la perception du prix de la course veille au maintien de l’ordre qui doit toujours y régner. Chacune d’elles porte sur ses flancs l’indication du point de départ et d’arrivée. Le prix de la course, qui est de 25 centimes, ne variera jamais quel que soit le point de la ligne où monte le voyageur qui fait arrêter partout où il veut descendre. » |
| | | Michel Boisjoly
Messages : 39531 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Mar Juil 30 2019, 10:33 | |
| Ah le bon vieux temps du crottin. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Mer Juil 31 2019, 07:26 | |
| Le plus vieux moulin à huile en activité est dans le Var (Source : France 3 Provence Alpes Côte d’Azur) Il date du XIIIe siècle. En cinq générations, rien ou presque n’a changé même si la roue à augets qui avec la force de l’eau entraînait la meule en pierre est inutilisable depuis les inondations de 2010. Dans le département du Var, il est un moulin, peut-être le plus vieux de France. Il date du XIIIe siècle. Et on y fabrique une huile d’olive de grande qualité, à l’ancienne, même si la meule en pierre ne fonctionne plus, la faute aux inondations de 2010 qui ont emporté l’écluse et une partie du canal. La meule en pierre du moulin de Flayosc La meule en pierre du moulin de Flayosc. Crédit photo : D. Beaumont Max Doleatto, le propriétaire de ce moulin du Flayosquet depuis 5 générations, ne s’est pas découragé pour autant : c’est désormais un fouloir, et non plus la meule, qui éclate l’olive. Le jus est extrait, puisque les fruits sont placés entre des disques en fibre de coco. Et rien ne se perd, l’huile est extraite et elle est transvasée de fût en fût pendant plusieurs jours. Les résidus, noyaux etc, servent de combustible. Et ça fait cinq générations que ça dure ! |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Mer Juil 31 2019, 07:48 | |
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| | | Michel Boisjoly
Messages : 39531 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Mer Juil 31 2019, 09:26 | |
| C’est une huile d’olive à 150 ou même 200 € le litre. Comme à l’époque où on disait de quelqu’un que c’était une huile et que celle-ci s’achetait par décilitre tellement c’était cher. On disait la même chose pour le beurre qui coûtait 10 à 20 fois plus cher que de nos jours. Les expressions,le beurre,l’argent du beurre ,ou encore beurrer la tartine des deux côtés. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Mer Juil 31 2019, 10:05 | |
| On en apprend des choses !!!!! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 Sam Aoû 17 2019, 07:44 | |
| Danser avec les pieds Il y avait une fois, dans un camp de concentration, un prisonnier qui, malgré une sentence de mort, demeurait confiant et serein. Un jour, on le vit jouer de sa guitare au milieu de la cour de la prison. Une foule considérable se rassembla autour de lui, parce que, sous le charme de la musique, ils devenaient aussi confiant que lui. Quand les autorités de la prison se rendirent compte de la chose, ils défendirent à l’homme de faire de la musique. Mais le lendemain, il était encore là, chantant et jouant de sa guitare avec une foule encore plus grande autour de lui. Les gardes le ramenèrent à l’intérieur et lui firent couper les doigts. Le lendemain, il était de retour, chantant et faisant autant de musique que lui permettaient ses doigts ensanglantés. Cette fois la foule délirait. Les gardes emmenèrent le prisonnier à nouveau et lui fracassèrent sa guitare. Le jour suivant, il chanta avec tout son cœur. Et quelle chanson ! D’une pureté et d’une élévation ! La foule s’unit à lui, et tandis que le chant se poursuivait, les cœurs des prisonniers devinrent aussi purs et leurs esprits, aussi invincibles. Les gardes furent cette fois tellement en colère qu’ils lui firent couper la langue. Un silence s’abattit alors sur le camp. Un silence qui avait quelque chose d’immortel. Au grand étonnement de tout le monde, le lendemain, se balançant et dansant sur une musique inaudible que lui seul pouvait entendre. Et bientôt tous les prisonniers se tinrent par la main et dansèrent autour de la figure ensanglantée et brisée qui était là, au milieu d’eux. Et les gardes étaient pétrifiés d’étonnement. (Antony de Mello) |
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| Sujet: Re: Bonjours & Bonsoirs Juillet 2019 | |
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