Rappel du premier message : Le mois de juin : Historique :
Le mois de juin est le sixième mois du calendrier grégorien et du calendrier julien.
Son nom vient du latin junius. Ce nom fut probablement donné en l’honneur de la déesse romaine Junon.
À l’époque antique, c’était le quatrième mois du calendrier romain.
Célébration de juin :
Le mois de juin est le premier mois de l’été: le solstice a lieu aux environs du 21 juin et c'est aussi le jour le plus long de l'année.
Chez les jeunes, le mois de juin peut avoir deux significations :
soit ce sont les vacances qui commencent,
soit c'est le mois fatidique des examens de fin d'année.
Histoire du mois de juin
(d’après « La légende des mois », paru en 1881)
Juin est représenté « sous la forme d’un homme nu, montrant du doigt une horloge solaire, pour signifier que le soleil commence à descendre ;
il porte une torche ardente, symbole des chaleurs de la saison ; derrière lui est une faucille, parce que le temps de la moisson approche. »
Le mot juin vient-il de juniores, jeunes gens, ou de Juno, Junonis, Junon ?
Quelques auteurs, en adoptant la première étymologie, supposent que dans ce mois on célébrait la fête de la Jeunesse ;
ce sont les mêmes auteurs qui font dériver le mot mai du terme latin majores, qui veut dire hommes âgés.
Cependant la seconde étymologie paraît assez probable, quand on se souvient que précisément,
chez les Romains, le mois de, juin était consacré à la déesse Junon, femme de Jupiter et mère de Vulcain, d’Hébé et de Mars.
Fête des Bannières, au Japon
Au Japon, on célébra en juin la fête des Bannières, en l’honneur des jeunes gens :
Humbert rapporte que « la ville de Yédo est toute pavoisée dès le matin de tiges de bambou de la plus haute taille,
surmontées de plumets ou de houppes de crin ou de papier doré, et supportant, les unes,
une touffe de longues banderoles de papier de couleur flottant au gré du vent ;
les autres, des poissons en paille tressée ou en papier laqué ;
le plus grand nombre enfin, de hautes bannières tendues sur un cadre de roseaux et ornées d’armoiries, de noms de famille,
de sentences patriotiques ou de figures héroïques...
Des troupes de jeunes garçons, en habits de cérémonie, circulent sur la voie publique, les uns ayant à la ceinture deux petits sabres,
d’autres portant sur leurs épaules un énorme sabre de bois ou de petites bannières... »
Ceci étant dit pour justifier les étymologistes qui font du mois de juin le mois de la jeunesse, revenons à la déesse Junon.
Fille de Saturne et de Rhée, épouse de Jupiter, Junon mit souvent le trouble dans l’Olympe par son caractère jaloux et vindicatif.
Ses cruautés sont bien connues : la pauvre nymphe Chélonée, coupable de retard le jour du mariage de Junon, fut métamorphosée en tortue ;
la reine des Pygmées, Pigas, coupable d’avoir osé se comparer à l’épouse de Jupiter, fut changée en grue ;
les filles de Proctus, qui s’étaient proclamées plus belles que Junon, furent changées en génisses ;
la nymphe Callisto fut changée en ourse... Junon, qui avait, comme on le voit, le génie des transformations,
persécuta en outre Latone et Apollon, le berger Pâris, la nymphe Écho.
Junon est représentée « assise sur un trône, un diadème sur la tête, un sceptre d’or à la main.
Quelquefois elle traverse les airs sur un char traîné par des paons. » Homère la représente
« habitant une chambre que son fils Vulcain lui a construite, et dont les portes sont munies d’une serrure cachée qu’aucune autre divinité qu’elle ne peut ouvrir.
Elle a pour parure une robe tissue et brodée par Minerve, une ceinture ornée de mille franges,
des boucles d’oreilles garnies de trois pierres qui brillent comme des yeux, un beau voile et de magnifiques chaussures. »
En Grèce, on adorait Junon sous le nom d’Héré ; elle personnifiait le mariage. Son culte était célébré avec le plus grand éclat à Sparte, à Mycènes, à Argos.
L’un de ses temples, appelé heroeum, situé dans la vallée du mont Eubée, entre Argos et Mycènes, passait pour un des chefs-d’oeuvre de l’art grec.
Tous les cinq ans, on célébrait en son honneur des jeux appelés Hérées, où le vainqueur recevait un bouclier et une couronne de myrte.
Junon
A Rome on célébrait le 1er juin la fête de Junon Monela, ainsi nommée à cause d’un de ses temples dans lequel on fabriquait la monnaie.
Ce même jour on célébrait la fête des Tempêtes et l’on offrait des sacrifices à Carna, déesse qui présidait au coeur, au foie et aux entrailles du corps humain.
Carna était aussi la déesse des gonds de portes (!). On offrait à la déesse de la bouillie faite avec du lard et de la farine de fèves ;
la fête s’appelait Fabaria (fève). Le 8 juin, on fêtait Mens, déesse de l’intelligence ; le 20 juin était consacré à Summanus, dieu des éclairs et du tonnerre ;
le 24 juin, jour du solstice d’été, était réservé à la Fortune, fille de Jupiter, qui avait à Rome plus de temples à elle seule que toutes les autres divinités réunies.
Jupiter est le souverain des dieux. Nous avons dit déjà comment il s’empara du trône céleste en dépossédant son père Saturne.
Les Grecs l’adoraient sous le nom de Zeus, et les Romains, conservant ce nom et le faisant suivre du mot pater qui veut dire père, ont fait Zeus pater, Jupiter.
Père des dieux et des hommes, fondateur des empires, protecteur de l’ordre et de la liberté, Jupiter habite l’Olympe, montagne divine qui s’élève jusqu’aux cieux.
On le représente assis sur un trône d’or ou d’ivoire, tenant d’une main la foudre, signe de la puissance qui frappe, et de l’autre un sceptre, emblème de la force qui gouverne.
L’aigle, le chêne et les cèdres des montagnes lui étaient consacrés. Ses temples étaient nombreux ; on admirait surtout ceux d’Olympie et de Dodone.
Parmi les fêtes données en son honneur, il faut placer en première ligne la fête des Olympies, à propos de laquelle nous venons d’esquisser rapidement un portrait de Jupiter.
Jupiter olympien
Les jeux Olympiques duraient cinq jours. Des hérauts proclamaient par toute la Grèce la trêve sacrée, qui arrêtait pour un mois les opérations militaires.
Cinq exercices étaient offerts aux lutteurs : le saut, la course, le disque, le javelot et la lutte ; les poètes, les écrivains, les artistes, venaient faire connaître leurs oeuvres.
Les rois les plus puissants venaient y disputer les prix. L’historien Suétone raconte que l’empereur Néron conduisit lui-même un char de dix chevaux et que,
bien qu’il fût tombé et mis dans l’impossibilité de continuer la lutte, il fut néanmoins proclamé vainqueur...
Les triomphateurs recevaient une couronne d’ache, d’olivier ou de laurier ; leurs noms étaient inscrits dans les registres publics.
Les villes dont ils étaient originaires leur élevaient des statues de marbre ou de bronze. Ils rentraient dans leur patrie avec tout l’appareil du triomphe,
au milieu d’un nombreux cortège, vêtus de pourpre, quelquefois sur un char auquel on ouvrait un passage à travers les murs de la ville.
Du 1er au 21 juin, les jours continuent à augmenter. Du 17 au 25 juin, la durée du jour est sensiblement la même : sol stat, le soleil s’arrête.
Nous sommes au solstice d’été. Des fêtes annuelles avaient lieu chez les différents peuples à cette époque de l’année.
Aujourd’hui encore, on célèbre par des feux de joie le jour de la Saint-Jean, qui arrive à l’époque du solstice d’été.
Dans plusieurs villes de France, on fabriquait des mannequins que l’on brûlait au milieu du feu de joie ; cette coutume subsiste encore dans quelques endroits,
et vous avez entendu parler sans doute de la promenade annuelle, dans la ville de Douai, de Gayant et de sa famille. Un mannequin, haut de 20 à 30 pieds,
couvert d’une armure du Moyen Age, parcourt les rues, la lance au poing. Sa femme haute de 20 pieds et ses trois enfants Jacot, Fillion et Binbin l’accompagnent.
Les deux fêtes principales que célèbre la religion catholique en ce mois sont la Trinité et la Fête-Dieu.
La fête de la Trinité ne paraît avoir été reçue par toute la France que depuis le commencement du XVe siècle.
L’office qu’on récite en ce jour fut dressé en 920, par Etienne, évêque de Liège ; mais plusieurs papes refusèrent de reconnaître cette cérémonie ;
au XIIIe siècle on la combattit encore dans un grand nombre de localités, et elle ne fut introduite que successivement.
On croit que ce fut le pape Jean XXII qui la fit adopter dans l’église de Rome, au XIVe siècle.
Suivant les auteurs ecclésiastiques, les obstacles qui s’opposèrent à l’établissement de la fête de la Trinité tenaient à ce que plusieurs évêques et
moines craignaient qu’on ne se méprît sur le sens de cette cérémonie, et qu’on n’oubliât que tout le culte chrétien était fondé sur l’adoration d’un seul Dieu en trois personnes.
Fête-Dieu ou fête du Saint-Sacrement. Baillet, l’auteur du Livre des Saints, de l’Histoire des fêtes mobiles de l’Eglise, de la Topographie des saints, etc.,
raconte qu’en 1208, une fille de seize ans, nommée Julienne, religieuse hospitalière aux portes de la ville de Liège, vit en songe la lune en son plein,
qui avait une brèche ; elle fut deux ans sans pouvoir expliquer cette vision ; enfin, elle crut comprendre que la lune était l’Eglise, et
que la brèche pouvait marquer le défaut de la fête du Saint-Sacrement, qui, en effet, jusqu’à cette époque, n’avait point la manifestation extérieure qu’elle a eue depuis.
Julienne devenue prieure de la maison du Mont-Cornillon, communiqua à des théologiens et à des pasteurs sa pensée, qui fut peu à peu élaborée.
En 1246, l’évêque de Liège, Robert, établit la fête dans son diocèse, et le pape Urbain IV, dans sa suite, l’institua dans toute l’Eglise.
La procession où le Saint-Sacrement était porté dans les rues avec une pompe magnifique, et d’intervalle à intervalle adoré sur les autels des reposoirs ornés de fleurs et de feuillages,
fut instituée, suivant l’opinion la plus probable, au XIVe siècle.
Les agriculteurs redoutent l’échéance du 8 juin, jour de la Saint-Médard :
Quand il pleut à la Saint-Médard,
Il pleut quarante jours plus tard.
Il est bien probable que ce dicton remonte beaucoup plus haut que l’établissement du calendrier grégorien :
or, quand on a introduit ce calendrier dans l’usage officiel, on a supprimé, pour une fois seulement, les fêtes de douze saints,
ce qui a avancé de douze jours celles de tous les autres saints. La fête de la Saint-Médard tombait donc autrefois vers le 20 juin, jour voisin du solstice d’été.
Or, à cette époque de l’année, le soleil occupe pendant quelques jours la même position par rapport à la terre ;
la chaleur envoyée par le soleil reste la même durant cette période et, les conditions météorologiques variant peu,
on doit supposer que le temps ne changera pas pendant quelques jours. Si donc il pleut à cette époque, la pluie a quelque chance de durée.
Si nos agriculteurs se sont inquiétés aussi vivement de l’influence de saint Médard,
c’est, il faut le dire, parce qu’ils redoutent en juin l’abondance des pluies, ainsi que l’attestent certains proverbes agricoles :
Juin pluvieux vide celliers
Et greniers.
Quand il pleut pour Saint-Médard
La récolte diminue d’un quart.
Eau de Saint-Jean ôte le vin
Et ne donne pas de pain.
Nous pourrions multiplier ces dictons populaires, qui se résument en ceci :
les agriculteurs désirent un mois de juin moins pluvieux et plus chaud que le mois de mai.
C’est en juin que se termine le mois républicain de prairial et que commence, le 21, messidor, mois des moissons.
En juin, vers la Saint-Jean, commencent la fauchaison et la fenaison, c’est-à-dire les opérations qui consistent à couper le foin,
à le faire sécher sur les prairies et à le rassembler en meules, en bottes, pour le rentrer, dans cette partie des bâtiments de l’exploitation qu’on appelle le fenil.
Dans ce mois a lieu la tonte des moutons, dont la laine servir& à nous couvrir durant la saison froide ; le potager fournit en abondance les pois, les fraises, les artichauts... ;
le verger prodigue ses fruits rouges : cerises, groseilles et framboises... la terre récompense avec usure les laborieux efforts de celui qui la cultive.