Je trouve ce passage de Chateaubriant très beau (plus que cette danse moderne que je ne trouve même pas jolie !)
Ce moment historique est particulièrement bien relaté par Chateaubriant dans sa nouvelle « Les aventures du dernier Abencerage »:
« Lorsque Boabdil, dernier roi de Grenade, fut obligé d'abandonner le royaume de ses pères, il s'arrêta au sommet du mont Padul. De ce lieu élevé on découvrait la mer où l'infortuné monarque allait s'embarquer pour l'Afrique ; on apercevait aussi Grenade, la Véga et le Xénil, au bord duquel s'élevaient les tentes de Ferdinand et d'Isabelle (les rois catholiques). A la vue de ce beau pays et des cyprès qui marquaient encore çà et là les tombeaux des musulmans, Boabdil se prit à verser des larmes. La sultane Aïxa, sa mère, qui l'accompagnait dans son exil avec les grands qui composaient jadis sa cour, lui dit : " Pleure maintenant comme une femme un royaume que tu n'as pas su défendre comme un homme ! " Ils descendirent de la montagne, et Grenade disparut à leurs yeux pour toujours. »