Pic de la Mirandole ,je ne vois pas pourquoi cette rue a été baptisé ainsi ,puisque ce personnage n'y est pas passé pas plus qu'il n'a fait un passage en Bretagne .
La route de l’exil vers la France
Pic de la Mirandole comprend qu’il est allé trop loin. Désormais, il doit fuir le plus vite et le plus loin possible du Vatican où il risque à tout moment d’être arrêté et emprisonné. Ses amis lui conseillent de partir en France où ses thèses ont de nombreux défenseurs.
Dès qu’il apprend la nouvelle de la fuite du philosophe relaps, le pape expédie des brefs sur toutes les routes vers la France, enjoignant de se saisir de Pic de la Mirandole. Un bref est également expédié en Espagne, le 16 décembre 1487, demandant aux souverains catholiques d’arrêter le jeune érudit. Ce bref est remis au grand Inquisiteur Torquemada.
Début décembre, le pape expédie à Lyon une mission diplomatique de la plus haute importance, composée de l’évêque de Trau en Dalmatie, Lionello Cheregato, un diplomate accompli et du protonotaire Antonio Flores. En arrivant à Lyon, les nonces reçoivent les brefs du pape leur ordonnant d’arrêter Pic de la Mirandole.
Ils quittent Lyon le 31 décembre, après avoir prévenu le gouverneur du Dauphiné, le seigneur de Bresse, oncle du roi de France et le cardinal de Bourbon, de la décision du souverain pontife.
Début janvier 1488, Pic est arrêté sur une route du Dauphiné, alors qu’il suit le même chemin que les ambassadeurs du pape. Aussitôt des courriers sont expédiés à la cour, à Amboise et à Milan. L’ambassadeur du duc de Milan, parlant au nom du régent, Ludovic le More, demande solennellement au roi Charles VIII, la libération du comte de la Mirandole, qui est acceptée par Charles VIII.
Pic de la Mirandole en prison à Vincennes
Pendant ce temps, les deux ambassadeurs ont pris contact avec l’Université de Paris (voir sur ce Blog l’article sur l’Université de Paris, un corps de Maîtres, jaloux de ses privilèges) et la faculté de théologie, où le jeune érudit compte de nombreux partisans, pour s’entendre sur le cas de Pic. Pendant que Chieregato est admis en audience par le roi Charles VIII, Flores, lui, est reçu à l’Université. Il expose la procédure suivie par le pape depuis le début de l’affaire et il obtient le soutien de l’Université, soutien qu’il fait enregistrer, séance tenante, par un acte devant notaire.
Après avoir ainsi repris le dessus sur le roi et sur l’Université, l’ambassadeur du duc de Milan n’a plus qu’à s’incliner. Il vient battre sa coulpe devant les nonces en s’écriant qu’il n’était nullement au courant de la conduite de Pic et que sa bonne foi a été surprise.
Cependant, les nonces ont présenté Pic de la Mirandole comme un hérétique, ce qui surprend tous ceux qui connaissent le jeune homme et, notamment, l’évêque de Meaux, Etienne du Vesc, qui vient protester que le comte de la Mirandole est un fervent catholique, dévoué au pape : on est devant une simple affaire d’idées qui suscitent l’intolérance du Saint-Siège. L’évêque proteste auprès des nonces qu’il en appellera à la justice du Parlement de Paris, ce qui pourrait suspendre pour un certain temps, l’effet de la publication des bulle et brefs du Saint-Père.
Les nonces commencent à comprendre que si Pic de la Mirandole arrive à Paris, où il compte de nombreux partisans de ses thèses, sa condamnation sera moins évidente que prévu. Il est aussi bien qu’il soit gardé loin de Paris, le mieux étant que Philippe de Savoie, le père de la future comtesse d’Angoulême, Louise de Savoie, garde son prisonnier en Bresse, comme le roi l’y a autorisé. Ils adressent donc une copie du dossier au comte de Bresse, qui s’est mis en route avec son prisonnier. Leur projet est de profiter de l’immunité du siège épiscopal de Grenoble, pour faire détenir le prisonnier, dans le Dauphiné.