Cinq années après avoir été brûlée vive, place du Vieux-Marché à Rouen, au matin du 30 avril 1431, Jeanne d’Arc serait réapparue à Metz, le 20 mai 1431, d’après la chronique du doyen de Saint-Thiébaud. Premier élément troublant, ses deux frères reconnaissant cette femme comme étant leur sœur. « Soit celle dont le vrai nom serait Claude du Lys ressemblait très fort à Jeanne d’Arc soit c’était la vraie. Je ne suis pas partisan de cette réapparition, pour moi c’est une imposture ».
Le conseil des treize (le conseil municipal de Metz) lui offre des présents : une épée, un cheval et un chaperon. Cette femme profite d’une situation dont souhaite également bénéficier un chevalier lorrain : Robert des Armoises. Le seigneur de Jaulny et de Tichémont l’épouse le 7 novembre 1436 à Arlon.
Le couple vit en Lorraine dans ses différentes demeures. Ils possèdent aussi une maison à Metz qui sera revendue à Collart de Feuilly en ces termes : « Nous, Robert des Armoises, seigneur de Tichémont et Jeanne du Lys, Pucelle de France ». Les termes employés prouvent que la dame a endossé l’armure de Jeanne d’Arc sans vergogne.
Un portrait de Jeanne des Armoises figure sur la cheminée du château de Jaulny. « Les historiens de l’art pensent qu’il ne date pas du XVe siècle, les portraits de profil étaient rarissimes et réservés aux souverains, en outre les couleurs sont beaucoup trop vives ». Kévin Gœuriot pense que la peinture ne sert probablement qu’à entretenir la légende.
Claude du Lys, alias Jeanne des Armoises, serait morte vers 1449. On ignore si elle a eu une descendance, mais un certain Philibert des Armoises succède à Robert. Lequel Philibert revend, vers 1459, la seigneurie de Tichémont à Didier de Landres et à Jeanne de Pulligny, sa femme. Le conférencier voit dans cet acte de vente la source d’une autre confusion qui voudrait que Jeanne des Armoises soit enterrée à Pulligny.
Il est encore difficile d’établir si un lien a pu exister entre Jeanne des Armoises et Jeanne d’Arc. De nombreux éléments troublants restent sans réponses et invitent Kévin Gœuriot à poser les questions suivantes : Jeanne d’Arc a-t-elle été suppliciée le visage couvert ? Pourquoi cinq années entre le supplice et la réapparition à Metz ? Les portraits de Jaulny sont-ils authentiques ? Qui a réellement été inhumé à Pulligny ?