Jacobites ,partisans de Jacques II et des Stuards
La plus grosse concentration de Jacobites sur le continent s'était regroupée à Saint-Germain-en-Laye autour de la Cour en exil du roi d'Angleterre Jacques II, qui avait fui après les défaites et le Traité de Limerick. Son cousin germain Louis XIV l'installe alors dans le chateau historique des rois de France, qu'il a déserté depuis 1673 pour s'installer à Versailles.Selon les calculs de l'historien Guy Chaussinand-Nogaret1, 2500 personnes constituent le chiffre moyen de la population jacobite de Saint-Germain-en-Laye, entre 1690 et 1702, cette période correspondant au maximum d'entrées sur les registres paroissiaux de la commune.On peut évaluer sensiblement au même niveau le nombre de réfugiés résidant à Paris et regroupés, pour l'essentiel, dans la paroisse Saint-Sulpice où les abritaient baigneurs et hôtels garnis. Ajoutons encore quelque deux mille individus établis dans les ports — surtout bretons, la communauté des Irlandais de Nantes étant la plus nombreuse.On compte aussi nombre de chômeurs, mendiant une solde ou une pension, humiliés, misérables, vivant dans des chambres meublées, dans les petits hôtels de Saint-Sulpice, tombent sous la dépendance du roi de France qui leur alloue quelque pension, ou vivent de la charité publique. À Saint-Germain et à Paris, 345 réfugiés misérables, tous des meilleures Maisons d'Angleterre et d'Irlande, et beaucoup chargés de famille, vivent des petits secours que leur distribuent la reine d'Angleterre et le curé de Saint-Sulpice. D'autres acceptent de petites besognes d'espionnage qui entretiennent un courant de défiance et contribuent à dissoudre l'union autour du roi que la cour de Saint - Germain avait à peu près réussi à préserver. Les Jacobites se diluent dans la société ambiante et ne préservent leur originalité nationale que dans l'armée où les régiments les maintiennent en corps.La déclaration royale du 30 novembre 1715 accorda la nationalité française aux officiers, gens de guerre et soldats ayant servi dix ans, sans qu'ils soient tenus de prendre des lettres de naturalité. Les alliances conclues très tôt dans l'aristocratie la mieux nantie avec des familles françaises ont également favorisé le glissement vers une naturalisation française, facilitée par le niveau de vie moyen élevé d'une partie des réfugiés.