Pas si régionale que ça, cette coutume, puisque je l'ai moi même pratiquée pendant 28 ans. Je vais vous raconter...
Eh oui, en Beaujolais, ce rôle est souvent dévolu soit aux sapeurs pompiers, soit aux confrérie de Saint Vincent. Notre rôle était donc de porter les morts de l'église au cimetière et nous marchions au pas devant le corbillard. Les entreprises de pompes funèbres n'étant représentées souvent que par une seule, voire deux personnes.
A l'arrivée du corps, nous devions le mener à l'église, avec toutes les fleurs, puis à l'issue de la cérémonie religieuse, ramener le corps et les fleurs dans le corbillard, puis organiser le cortège funèbre jusqu'au cimetière ou nous emmenions manuellement le cercueil jusqu'à sa tombe ainsi que les fleurs (et il y en avait parfois plus d'une centaine). Notre mission se terminait par l'inhumation du cercueil.
Ce service, lorsque je suis rentré dans le corps de sapeurs pompiers de la commune, nous l'assurions avec l'effectif complet de la compagnie. Puis au bout de quelques années, nous l'avons assuré avec seulement la moitié de l'effectif.
Personnellement, lorsque j'ai pris le commandement de la compagnie, j'estimais que ce n'était pas notre rôle, et je voulais cesser cette pratique que j'estimais d'un autre âge. Mais comme cela dépendait de l'amicale des sapeurs pompiers et que ce n'était pas une mission officielle des pompiers mais un service rendu par l'amicale, même en tant que chef de centre, je n'avais qu'une voix consultative. La décision a donc été mise au vote. Il en est ressorti que la majorité d'entre nous désirait continuer, mais avec un effectif de seulement 4 sapeurs pompiers par enterrement avec création d'un tour de rôle, ce qui était déjà beaucoup moins contraignant pour chacun.
Néanmoins, en 28 ans j'ai bien du assister à 150 ou 200 funérailles, qui étaient d'ailleurs les seules occasions ou l'église avait à subir ma présence sous son toit. Si vous saviez comme j'ai pu m'emm... parfois à écouter le prêtre pendant ces cérémonies! Ce service était bénévole mais la majorité des familles nous faisait un don pour l'amicale. Par contre nous étions amendables en cas d'absence, à moins de nous faire remplacer.
Il n'y a donc pas qu'en Normandie que ça se passe encore...
Excusez moi d'avoir été aussi long sur un sujet aussi... macabre.