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Alfred Dreyfus : l'artilleur de Vieil-Arcy Alfred Dreyfus (en haut à gauche) a été officier d'artillerie en 1917 sur le Chemin des Dames.
Son nom est synonyme d'erreur judiciaire à la suite de sa mise en
cause en 1894 dans une affaire d'espionnage au profit de L'Allemagne.
Alfred Dreyfus, officier d'origine alsacienne et juive, est au cœur
d'une crise politique. Elle dure jusqu'à 1906, l'année de sa
réhabilitation. Commandant, il demande le grade de lieutenant-colonel au
regard de ses années sacrifiées. Mais sa requête est refusée. Il
devient réserviste en 1907, puis est mobilisé à 55 ans en 1914 pour la
défense de Paris.
En mars 1917, il sert dans l'Aisne, près de
Bazoches, pour préparer l'offensive Nivelle. Le15 avril, il rédige ce
texte : « Toute la nuit, grondement formidable des canons de tout
calibre. Dans la nuit, je reçois les ordres pour l'offensive qui doit
commencer demain. Je dois franchir l'Aisne au pont de Bourg-et-Comin et
me diriger par Vendresse vers Courtecon. »
Au cœur d'une offensive
Voici son témoignage de l'offensive Nivelle du 16 avril 1917 : «
L'infanterie n'a pas pu progresser sur le Chemin des Dames. Nous sommes
là, un groupement immense sur les bords de l'Aisne. Heureusement que les
Boches qui nous voient des hauteurs du Chemin des Dames sont trop
occupés par notre attaque pour nous tirer dessus. Autrement ce serait un
désastre pour les sections de munitions. Nous avons laissé en arrière,
pour l'offensive qui devait être rapide, toutes nos voitures autres que
les caissons. Nous n'avons avec nous que ce qui est sur les chevaux.
J'écris mes ordres au bord de la route. » Il se trouve ensuite près de
Vieil-Arcy, à une vingtaine de kilomètres de Soissons et alimente les
pièces d'artillerie.
Il écrit le 4 mai : « Offensive ratée. Le
Chemin des Dames devant nous tient toujours. Les Boches sont dans des
grottes appelées creutes dans le pays, de 15 à 18 mètres de profondeur.
Le 20e Corps a subi de fortes pertes. »
A la mi-juin de 1917, il
quitte le Chemin des Dames. Mais il n'oublie pas le département de
l'Aisne. En 1919, il participe à un comité parisien en faveur de la
commune détruite de Morcourt, près de Saint-Quentin qui se voit ainsi
remettre un tracteur. Un privilège pour l'époque.