Tu rêves ma belle il y a belle lurette ou je n'ai plus le droit au brin de muguet .Pas grave j'irai cet après-midi m'en chercher dans les bois .
Vieille cité industrielle du Nord de la France, la ville de Fourmies atteint son apogée industrielle et démographique à la fin du XIXe siècle grâce au textile. Elle compte alors 15 000 habitants, en majorité des ouvriers. La distance la séparant de Paris n’est que de 200 km. À plusieurs reprises, des grèves éclatent, en particulier le 1er mai. En effet, suite au massacre de Haymarket Square à Chicago, consécutif à une manifestation pour la journée de 8 heures, la Seconde Internationale décide de créer, en juillet 1889, la manifestation internationale du 1er mai, dite « fête du travail ».
L'appel à la grève à Fourmies
Dans le Nord de la France, les socialistes guesdistes, très implantés dans la région, tentent d’y organiser les ouvriers. L'un des fondateurs du Parti ouvrier français, créé en 1893, Paul Lafargue (gendre de Karl Marx), alors l’un des dirigeants nationaux des socialistes guesdistes, incite à la grève générale du 1er mai consacrée à la revendication de la journée de 8 heures et à la hausse des salaires.
Préparation de la riposte : le 30 avril 1891
Pour montrer leur opposition aux revendications, les patrons font apposer sur les murs de Fourmies, une affiche affirmant leur détermination à ne pas faire de concessions. Sous leur impulsion, le maire de la ville demande l’envoi de deux compagnies d’infanteries du 145e régiment de ligne au sous-préfet d’Avesnes2.
Récit de la journée
Disposition des acteurs du drame.
Dès le départ, la manifestation doit se dérouler dans une ambiance festive et pacifique. À 10 heures, les ouvriers doivent porter leurs revendications à la mairie. Des festivités l'après-midi et un bal en soirée sont inscrits au programme.
« Le plus grand calme est recommandé, pas de tumulte, pas de récriminations personnelles », affirme Culine[réf. nécessaire].
À 9 heures, après une échauffourée avec les gendarmes à cheval, quatre manifestants sont arrêtés. Des renforts sont demandés à la sous-préfecture qui envoie deux compagnies du 145e de ligne caserné à Maubeuge. Le 84e RI d'Avesnes est déjà sur place.
Dès lors le premier slogan, « c'est les huit heures qu'il nous faut », est suivi par « c'est nos frères qu'il nous faut ».
18 h 15 : 150 à 200 manifestants arrivent sur la place et font face aux 300 soldats équipés du nouveau fusil Lebel qui contient 9 balles (une dans le canon et huit en magasin) de calibre 8 mm. Ces balles peuvent, quand la distance n'excède pas 100 mètres, traverser trois corps humains sans perdre d'efficacité. Les cailloux volent ; la foule pousse. Pour se libérer, le commandant Chapus fait tirer en l'air. Rien ne change.
Il crie : « Baïonnette ! En avant ! »
Collés contre la foule, les trente soldats, pour exécuter l'ordre, doivent faire un pas en arrière. Ce geste est pris par les jeunes manifestants pour une première victoire. Kléber Giloteaux, leur porte drapeau s'avance. Il est presque 18 h 25... le commandant Chapus s'écrie : « Feu ! feu ! feu rapide ! Visez le porte-drapeau ! ».
Bilan : neuf morts, trente cinq blessés (au moins) en quarante cinq secondes.