"Le 9 septembre, laissez-les pendouiller !". A défaut d'être de bon goût, l'injonction a le mérite de l'originalité. Emanant de l'association belge de défense du bien-être animal Gaia, elle encourage les représentants de la gent masculine, le temps d'une journée, à ne porter ni slip ni caleçon. Une manière simple et décontractée de se montrer solidaires des 5 millions de porcelets mâles qui sont chaque année, castrés sans anesthésie en Belgique.
Largement pratiquée dans un grand nombre de pays européens, la castration des porcs a pour objet de supprimer l'odeur qui apparaît parfois lors de la cuisson de leur viande. Ce désagrément, dit
"odeur de verrat", provient de deux substances, l'androsténone et le scatol, présentes en concentrations plus élevées chez les porcs mâles
"entiers" que chez les mâles castrés et les femelles.
Dans l'Union européenne,
environ 100 millions de porcelets par an sont ainsi soumis, quelques
jours après la naissance, à une ablation sans anesthésie des testicules.
Très douloureuse, cette pratique chirurgicale est toutefois inégalement
répartie selon les pays. Très rare dans les îles Britanniques (moins de
2 %), elle ne concerne qu'une minorité d'animaux au Portugal et en Grèce (10 %), ainsi qu'en Espagne (un tiers). Aux Pays-Bas et en Allemagne, les acteurs de la filière porcine se sont engagés, sans recours à la législation, à la stopper d'ici à 2015. La castration sans anesthésie reste en revanche largement majoritaire dans d'autres pays, comme l'Italie... et la France.