Rappel du premier message :Historique :Le mois de mai est le cinquième mois du calendrier grégorien et le troisième du calendrier julien.
Son nom viendrait du latin maius et fut donné par les Romains en l’honneur de la déesse Maïa.
Selon certains, ce serait le premier roi romain Romulus qui aurait donné ce nom en l’honneur des sénateurs appelés maiores.
Le mois de mai est aussi le mois de Marie. Autrefois, celui-ci était réservé aux communions et baptêmes.
De nos jours, cette tradition n’est plus réellement respectée.
Néanmoins, les mariages sont le plus souvent célébrés aux mois d’avril et juin, une superstition encore vivace indiquant
qu’il ne faut pas se marier en mai, la femme serait stérile. Les Romains évitaient de se marier en mai car c’était aussi le mois des esprits malins.
Célébration de mai : Le 1er mai, la Fête internationale du Travail est célébré presque universellement (mais pas aux États-Unis où cette fête a lieu à une autre date).
Le mois de mai est le mois du muguet, qui s’offre traditionnellement le 1er mai.
Proverbes (souvent contradictoires car ils ont des origines régionales différentes) :
• « En avril, ne te découvre pas d’un fil ; en mai, fais ce qu’il plaît ; en juin, tu te vêtiras d’un rien. »
• « Pendant le moi de mai, couvre-toi plus que jamais. »
• « Au moi de mai, manteau jeté. »
• « Mai froid n’enrichit. »
• « Mai pluvieux, laboureur joyeux. »
• « Mai pluvieux marie le laboureur et sa fille. »
• « Femme de mai plaît toujours. »
• « Mariages de mai ne fleurissent jamais. »
Pourquoi parle-t-on du mois de «mai» ?
• Par Jean Pruvost
MOTS DE TOUS LES ÂGES - Le lexicologue Jean Pruvost, auteur d'un Dico des dictionnaires qui fait référence,
analyse chaque semaine pour Le Figaro un mot de l'actualité.
L'écrivain s'interroge aujourd'hui sur l'origine du mois de «mai».
«Avoir bon mai», telle était au XIIIe siècle la formule annonciatrice «d'un temps prospère et heureux».
Le plus beau mois de l'année et «le printemps en fleur», affirme de son côté, le trouvère Le Châtelain de Coucy, dans l'une de ses chansons, vers 1200.
Cortège dru de rendez-vous, c'est aussi la caractéristique du mois de mai: le 1er mai et sa Fête du travail, le 8 mai et
la Commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le 10 mai et le Jeudi de l'Ascension, la Pentecôte et son Lundi,
la merveilleuse Fête des mères et, enfin, inscrit dans les dictionnaires contemporains, «mai 1968». D'où vient donc pareil mois, si florissant?
Quand dans l'année?Dans notre calendrier grégorien, aucun doute, mai représente le cinquième mois de l'année ;
mais dans le calendrier romain ce sera seulement le troisième, puisque l'année antique commençait en mars.
Il nous en reste au demeurant une trace à travers, entre autres, la désignation de septembre et octobre qui, malgré leur transparente étymologie,
sont en fait pour nous les neuvième et dixième mois de l'année.
Et puis, il y eut, bien éphémère, le calendrier révolutionnaire institué par la Convention nationale du 24 octobre 1793,
en usage jusqu'au 1er janvier 1806. À l'écrivain Fabre d'Églantine d'imaginer alors un joli mot, «floréal»,
pour déterminer ce qui correspondait au huitième mois de ce calendrier républicain, dont l'année commençait à la fin du mois de septembre,
le 22 précisément. Avouons-le, «floréal» sonnait bien pour ce mois commençant, suivant les années, le 20 ou le 21 avril pour finir le 19 ou le 20 mai.
Résumons: mai est «le cinquième mois de l'année à compter depuis le premier janvier, durant lequel le Soleil entre dans le signe des Gémeaux & les plantes fleurissent»,
souligne en définitive assez efficacement Furetière, notre premier lexicographe encyclopédiste, auteur du Dictionnaire universel publié en 1690.
«À la fin du XVIIe siècle, dans le Dictionnaire universel de l'abbé Furetière et dans la première édition du Dictionnaire de l'Académie française,
il n'y a pas d'article pour le mois de mai», ai-je entendu affirmer. La cause est entendue, le mot «mai» ne s'y trouve pas en effet.
Néanmoins, l'inquiétude est immédiatement levée sur cette apparente lacune si on recherche, bien plus loin dans l'ordre alphabétique, le mot «may».
C'était en effet l'orthographe recommandée à la toute fin du XVIIe siècle mais qui, dès le siècle suivant, serait abandonnée pendant que le y se maintiendrai en anglais.
Cet y était sans doute plus proche de l'origine latine du mot, Maius mensis, le «mois de Maia»,
cette dernière étant la fille de Faunus, la divinité champêtre, et la femme de Vulcain, dieu du feu et de la métallurgie.
De fait, pour les Romains, Maia a aussi allègrement été confondue avec la déesse de la croissance mais, assurément,
la notion de croissance se justifie pleinement en pareille saison printanière, et elle fera donc si on ose dire, florès dans les croyances liées au mois de mai.
«L'arbre de mai»En mai, tout peut commencer par une rencontre souhaitée, propice à la séduction. Ou à un hommage.
Ainsi, Furetière fait-il tout d'abord état longuement de l'arbre de mai, le «mai», qui est «aussi un arbre ou gros rameau
de verdure, que par honneur on plante devant la porte d'une personne qu'on veut honorer le premier jour de May.»
Cette cérémonie précise-t-il déjà «n'est plus guère en usage qu'à la campagne & chez les Artisans, comme Maçons, Mareschaux,
Boulangers, Imprimeurs, etc.». Elle reste cependant encore à l'honneur au Grand Siècle chez «les Clercs de basoche»,
plantant l'arbre de mai dans la cour de Palais tous les ans. La tradition de l'arbre planté s'en est cependant poursuivie jusqu'au XIXe siècle,
où «l'arbre de mai» était souvent planté en signe d'amitié, d'avenir, devant le domicile d'une jeune fille à marier,
même s'il ne s'agissait parfois que d'un rameau enrubanné.
On a en vérité oublié beaucoup de choses du mois de mai et c'est parfois peut-être mieux! Ainsi, concernant les mariages,
les Romains évitaient de se marier en mai car, affirmaient-ils, c'était le mois des esprits malins.
On a prétendu ensuite au Moyen Âge que si on se mariait en mai, l'heureuse élue pouvait être stérile.
Tout proverbe ayant son contraire, à Hervé Bazin de rappeler une autre superstition, dans Le Blé qui lève, publié en 1907.
Ainsi, la belle qu'il met en scène aurait certes «voulu que le mariage eût lieu dans le mois de mai, car elle était dévouée à la Vierge»,
mais les parents de la fiancée lui opposèrent incontinent que «les filles qui se marient en mai ont trop d'enfants»…
En conclusion, «en mai, fais ce qu'il te plaît»!
Des dictons à foison
Si chaque mois est riche en dictons, le mois de mai vient sans doute en tête dans la prolixité du genre.
On dénombre en effet plus d'une quarantaine de dictons consacrés au mois de mai,
souvent liés aux conditions nécessaires à la bonne croissance des plantes cultivées.
Par exemple, en Alsace, on dira que «Pluie en mai donne pain et foin pour toute l'année»,
tout comme en Gascogne on est convaincu que «Petite pluie de mai fait plaisir à tout le monde».
Et bien sûr la rime interne est à l'honneur dans le fait que «Mai fait le blé, juin fait le foin»…
Mai daté de longue date…
Le plus récent mai «historique» est sans conteste «mai 68» entré dans les dictionnaires de langue française,
le Petit Robert par exemple, avec une formule toute faite: «Les événements de Mai», ou «Mai 68».
Le 1er mai, le 8 mai 1945, le 10 mai, le jeudi de l'Ascension, le lundi de Pentecôte, constituent également des repères marquants, politiques ou religieux.
En vérité le mois de mai bénéficie de fortes connotations politiques, de plus longue date qu'on ne l'imagine.
Se souvient-on, par exemple, de ce qu'ont représenté les «champs de mai»?
Ils correspondaient jadis aux endroits où se tenaient les assemblées franques, tenues au mois de mai.
Et c'est Lamennais, humaniste socialisant et mystique, qui soulignait que «les institutions actuelles remontent à Charlemagne
et à Mérovée» et «que les chambres ne sont» en définitive «autre chose que les assemblées du champ de mai». Le «mai» des Francs: la formule peur surprendre!
Libres ponts«Époque à ponts», voilà, pour faire deviner le mois de mai, une définition de cruciverbiste particulièrement réaliste.
En revanche, «temps libre» n'est pas immédiatement éloquent, mais il suffit de penser au dicton «En mai fais ce qu'il te plaît»,
pour en goûter le sel. C'est cependant aux rappeurs qu'on donnera le dernier mot, avec le verlan de «mai»,
un bien doux Sésame: «aim». Quel radical impératif prometteur!
Jean Pruvost est l'auteur de nombreux ouvrages. Il a été fait Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres.
Son Dictionnaire français, outils d'une langue et d'une culture(2007) a reçu le prix de l'Académie française.