C’est une fête très ancienne. Et très nouvelle. Dans la Rome antique, à l'occasion des saturnales, les fêtes qui célébraient le solstice d'hiver, on s'échangeait des pièces de monnaie et des vœux. C’était aux alentours du 24 ou 25 décembre. L’occasion d'un grand repas pour tenir jusqu'à la nouvelle année, fixé au 31 décembre. Mais ça, c’était sous Jules César.
En France, jusqu’au XVI° siècle, on fêtait le nouvel an le 25 mars, ce qui correspondait en gros au début du printemps. Logique.
Mais en 1564, le roi Charles IX a décidé d’appliquer le calendrier grégorien, calqué sur le mouvement des planètes, pour lequel l’année débutait le 1° janvier. A l’époque, c’était juste une convention administrative : pas de réveillon de la Saint-Sylvestre, pas de bisous à minuit. On fêtait surtout Noël, qui était la grande fête chrétienne, avec Pâques.
Qui est ce Saint, Sylvestre ?
Avant d’être canonisé, Sylvestre 1er était un pape ; le pape de 314 à 355. Mais il n'a rien à voir avec la fête qui porte son nom. Il a même pas fait une boum.
En France, la fête pour le réveillon de fin d’année a à peine un siècle. Ça remonte à la première guerre mondiale. Les poilus sont dans les tranchées. Le moral est au plus bas. Ils étaient partis la fleur au fusil et ils voient bien que la guerre s’enlise. Alors, pour remonter le moral des troupes, l'intendance de l'armée française a une idée. Le 31 décembre 1915, on distribue des bouteilles de mousseux, à déboucher à minuit. Une pour quatre soldats. C'est sur le front de l’Est, autour de la Meuse, que la distribution a eu lieu. Chaque soldat reçoit aussi 100 grammes de jambon, 75 grammes de confiture, une orange, 2 pommes, un cigare à 10 centimes, et donc son quart de mousseux.
Cette fête a été maintenue -et généralisée- par l’Etat Major en 1916 et en 1917, dans les tranchées. Et en 1918, une fois la guerre finie, les poilus ont rapporté cette tradition dans la vie civile. La Saint-Sylvestre moderne était née. Et la gueule de bois du 1er janvier.