En effet, au Moyen Âge, les rues étaient pavées et n’avaient pas de trottoirs. Par exemple, et malgré la présence boulevard Saint-Michel d’un égout créé par les Romains, la ville de Paris n’avait pas choisi de généraliser cette solution, préférant opter pour des évacuations à ciel ouvert. Ainsi, les rues étaient construites en forme de V :
la chaussée remontait vers les façades des immeubles afin de laisser s’écouler les eaux usées dans la partie centrale de la rue.On peut aisément imaginer que se promener dans ces rues en pente n’était ni simple ni très propre. Les passants avaient donc pris
l’habitude de marcher sur la partie haute de la rue, le long des maisons, afin d’éviter de mettre les pieds dans les saletés des eaux usées.
Les rues étaient par ailleurs particulièrement étroites :
les maisons et les immeubles étaient construits très près les uns en face des autres afin de protéger la rue de la pluie. Comme ces ruelles ne permettaient donc pas de se croiser en restant sur la partie haute le long des façades, les convenances de l’époque voulaient que, lorsque deux personnes se croisaient,
la plus pauvre des deux se mette au milieu, laissant la plus riche marcher sur le «
haut du pavé » pour qu’elle ne se salisse pas.
Cette expression a conservé son sens d’origine, faisant référence au statut social élevé. Par extension, aujourd’hui, elle désigne également une personne qui se démarque des autres en société.
la ruelle Sourdis dans le 3e arrondissement, caractéristique des rues du Moyen-Âge