Comme tu le dis comment expliquer .Voici ce qu'il a dit dans une lettre non cachetée.
Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard
Je refuse l'oraison de toutes les églises; je demande une prière à toutes les âmes.
Je crois en Dieu.
VICTOR HUGO.
Victor Hugo meurt le 22 mai 1885. Il avait dit en 1851 qu’il ne reviendrait à Paris qu’avec la République avant de partir en exil, et il avait tenu parole. Il jouissait d’une immense popularité pour n’avoir jamais cédé à un retour en France pendant les dix-neuf années de l’empire. Il était devenu le grand-père de tous les Français, emblème vivant de la République laïque, entré par la mort dans l’Immortalité, dont vivant, il avait déjà goûté aux prémices. « Plus extraordinaire que grand… non seulement un génie mais aussi un phénomène » dira Edmond Schérer.
Victor Hugo voulut le corbillard des pauvres et ne consentit à aucune oraison d’aucune religion. L’assemblée nationale vota une loi pour lui faire des funérailles nationales. Elle émit un décret pour désacraliser le Panthéon que Napoléon III avait transformé en église et pouvoir ainsi y inhumer Victor Hugo. C’était à quelques semaines des élections générales, une façon pour la gauche républicaine et modérée au pouvoir, de se démarquer de la droite royaliste et catholique. Cependant le cortège ne passerait pour aller de l’Arc de Triomphe au Panthéon que par les artères nobles (Champs Elysées, Concorde, Boulevard Saint-Germain) pour éviter les quartiers plébéiens favorables à la Commune dont les évènements sanglants ne dataient que de quatorze ans. Il fallait éviter des émeutes, notamment parce que certains communards ou leurs veuves reprochaient à Victor Hugo
« qu’il se soit permis de censurer leurs méfaits avant d’épouser leur martyreLes obsèques nationales ne font pas l’objet de règles précises en France.
Sous la Cinquième République, les obsèques nationales relèvent d’un décret du président de la République dont l’application est à la charge du Premier ministre. Les frais de cet hommage posthume sont pris en charge par l’État. Il peut également être décidé que le corps du défunt puisse être transféré au Panthéon de Paris.