Mali : nouvelle destruction de mausolée par des islamistes
Des islamistes armés ont détruit samedi avec des haches le mausolée d'un saint musulman dans une localité du Nord-Mali, près de trois mois après avoir entamé les premières destructions de ces monuments à Tombouctou qui avaient suscité un tollé international, ont rapporté des témoins.
Des islamistes armés ont détruit samedi avec des haches le mausolée d'un saint musulman dans une localité du Nord-Mali, près de trois mois après avoir entamé les premières destructions de ces monuments à Tombouctou qui avaient suscité un tollé international, ont rapporté des témoins.
Le Mali déplore une nouvelle fois la destruction d'un mausolée, ces bâtisses musulmanes désormais classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Depuis mai, des islamistes armés les profanent dans le but d'une communication politique dissuasive. La destruction du premier à Tombouctou avait été relayée par les médias du monde entier et avait émue toute la communauté musulmane.
Cette fois, c'est à Goundam, au Nord-Ouest du pays, que des témoins ont vu détruire, à coup de haches, le bâtiment. «Ils ont cassé le mausolée jusqu'au niveau de la tombe, ils étaient onze et quelqu'un filmait», s'indigne un habitant du village. Pris en avril par des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad, Goundam est passé depuis sous le contrôle des islamistes.
Un acte violent confirmé par Mamadou Cissé, un élu municipal. Les vandales seraient des jihadistes se réclamant du groupe d'Ansar Dine, les «Défenseurs de l'islam». On sait ces derniers alliés à la branche maghrébine d'Al-Qaïda qui, par la force, fait appliquer son interprétation de la charia.
Les combattants d'Ansar Dine sont guidés par une idéologie fondamentaliste qui rejette les visites aux saints faites notamment au mausolée. Selon eux, l'idolâtrie est contraire à l'unicité de Dieu.
C'est en outre le deuxième mausolée détruit au Mali ce mois-ci par ces troupes: le 17 septembre, des islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest avaient attaqué le lieu de recueillement de Cheik El Kébir avec des marteaux et des pioches.