Voici ce que j'ai trouvé .
Le 27 juillet 1890, Vincent, comme tous les jours, quitte l'auberge son chevalet de campagne et sa boîte de couleurs attachés sur le dos. Dans la poche de son veston, il y a une lettre qu'il n'a pas encore envoyée à son frère. Rien d'étonnant, puisqu'il lui écrit tous les jours ou presque. Dans cette dernière lettre est écrit ceci: "Mon travail à moi, j'y risque ma vie, et ma raison y a sombré à moitié".
C'est l'époque de la moisson, le blé est à maturité; symboliquement c'est le moment de la vie où l'on recueille ce que l'on a semé. Vincent a 37 ans et peut être déjà a-t-il décider de mettre fin à ses jours… Il a un revolver dans la poche… depuis combien de temps ? Où se l'est-il procuré? Autant de questions sans réponse.
Vincent s'installe face au fameux champ, les blés qu'il peint ressemblent à un feu, le ciel bien que bleu, est un ciel d'orage, un vol de corbeaux passe très bas, même le vent semble tout bousculer. Tout semble converger vers le même point, ce point c'est le bout du chemin. J'ai bien dit le bout du chemin, car ce chemin ne mène nulle part. Il tourne pour s'arrêter brutalement, sans raison apparente. Ce n'est plus un chemin, c'est une impasse. Il n'y a plus d'issues possibles. Vincent sort son revolver et se tire une balle dans la poitrine.
Ni son frère ni le docteur Gachet ne peuvent plus rien pour lui; il décèdera deux jours plus tard, le 29 juillet 1890.
Ce tableau restera toujours, pour ceux qui le regardent, comme une immense blessure, un peu comme si le sang versé était resté mélangé à la couleur.