PPDA recalé à l'Académie française
L'ex-présentateur du 20H00 de TF1 Patrick Poivre d'Arvor ne sera pas immortel, pas plus que les six autres candidats au fauteuil 40, tous recalés par l'Académie française qui procédait jeudi pour la deuxième fois à l'élection du successeur de Pierre-Jean Rémy.
Aucun des sept prétendants n'a obtenu la majorité requise ce jeudi de 13 voix sur 25 votants, après quatre tours de scrutin.
L'élection a donc été déclarée "blanche et reportée à une date ultérieure", a précisé le secrétariat de l'Académie dans un communiqué.
Un premier scrutin pour désigner le successeur de l'écrivain diplomate décédé en avril 2010 avait eu lieu le 8 décembre 2011 mais aucun candidat n'avait non plus été élu, faute de majorité à l'issue d'un vote en trois tours.
PPDA a obtenu de 2 à 3 voix selon les différents tours.
Ces quelques voix ont évité une humiliation au journaliste et écrivain de 64 ans, qui se présentait pour la première fois Quai Conti, mais il hésitera peut-être à récidiver.
"Deux ou trois voix en sa faveur, c'était une marque de sympathie a minima de la part de certains qui ne voulaient pas lui infliger une défaite trop cuisante", a confié à l'AFP une source proche des immortels.
L'un des candidats les mieux lotis, l'universitaire franco-britannique de 73 ans Michael Edwards, professeur honoraire au Collège de France, a de son côté recueilli de 9 à 11 voix.
Il avait déjà postulé en 2008 au fauteuil de Bertrand Poirot-Delpech et bénéficié alors de huit voix lors de cette élection, déclarée "blanche" elle aussi.
Thierry de Montbrial, directeur général de l'Institut français des relations internationales (Ifri) a obtenu de une à deux voix seulement, de même que l'écrivain et éditeur Michel Carassou, qui n'en a recueilli aucune lors de deux tours.
Trois autres candidats, Olivier Mathieu, Isaline Rémy et Joël Vergnhes ont eu un zéro pointé à chacun des quatre tours.
Un bulletin blanc a été délivré au premier et au troisième tour.
Plus significatif encore du manque d'enthousiasme des Académiciens, de neuf à dix bulletins blancs marqués d'une croix, signifiant le refus de tous les candidats, ont sanctionné le scrutin.
Les élections blanches ne sont pas rares à l'Académie française, fondée en 1635 par Richelieu et chargée de veiller au respect de la langue française. A l'inverse, d'autres élections se font à une très large majorité, dès le premier tour.
La mission première de l'Académie est de composer le dictionnaire. La commission du dictionnaire, qui se réunit chaque jeudi, achève actuellement la lette "R". La 9e édition de ce monument devrait être achevée en 2015 ou 2016.
Les "habits verts" se réuniront de nouveau le 10 mai pour élire le successeur de Jean Dutourd que brigue notamment l'écrivain et journaliste Gonzague Saint Bris, déjà retoqué deux fois. Et les vocations d'immortels se tarissent un peu en ce moment.
Au total, quatre fauteuils sont aujourd'hui vacants sur les 40 que compte l'illustre assemblée, brièvement au complet pendant trois semaines en 2011.