Quand c'est facile, c'est pour moi et voici de la lecture à "falbala-en-veux-tu-en-voila" :
FALBALA, subst. masc.
A.− Vx, au sing. ou au plur. Bande d'étoffe froncée en largeur, garnissant les toilettes féminines ou l'ameublement. Robe, jupe à falbala; rideaux à falbala, garnis de plusieurs falbalas (Ac.). Synon. (mod.) volant.Les plis, les falbalas, les ruches (Pommier, Paris,1866, p. 374).Des guirlandes vertes pendaient sur l'autel, orné d'un falbala en point d'Angleterre (Flaub., Cœur simple,1877, p. 71).
− P. métaph. Des grèves que les algues festonnent de leurs grands falbalas frisés (Chateaubr., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 169).
B.− P. ext.
1. Except. au sing. avec valeur générique; avec ou sans idée péj. Ornement, garniture à effet de la toilette féminine ou masculine. Synon. atours (cf. ce mot B).Et les failles, les satins, les cachemirs, tout le coûteux falbala apporté avec soin (Céard, Soir. Médan,Saignée, 1880, p. 196).Les gentils-hommes, les grandes dames en moire, velours et falbalas (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 190).Les grandes dames promenant leurs falbalas et les seigneurs leurs chamarrures (P. Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 209):
Et coquette donc! Je l'ai vue arriver, avec des bas à jour, des jupes brodées, des guimpes, des manchettes, un tas de falbalas... Ah! bien! les falbalas ont duré longtemps! Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1255.
♦ P. métaph. [Appliqué à l'archit.] Toute l'archivolte D'un grand falbala rococo (Hugo, Chansons rues et bois,1865, p. 211).Ils prenaient une boisson couleur de colchique devant les falbalas pétrifiés de l'église du Gesù (Morand, Ouv. la nuit,1922, p. 152).[Appliqué aux éléments de la nature] Les vrais arbres du parc, les sorbiers, les lilas. Les ébéniers qu'avril charge de falbalas (Hugo, Contempl.,t. 1, 1856, p. 138).L'écume étale ses falbalas tout autour du navire (Green, Journal,1933, p. 162).Les derniers falbalas d'un coucher de soleil (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 220).
− En falbala(s). En vêtement d'apparat (à falbalas). Avoir des calèches, des femmes en falbalas, des cochers à perruque (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 24).La mouche assassine, En grand falbala venait Proserpine, Comme une princesse à la cour d'un roi (Bouilhet, Dern. chans.,1869, p. 183).Deux singes suivaient, en falbalas de soie et de paillettes (Colette, Music-hall,1913, p. 90).
Rem. La docum. atteste également un emploi apposé avec valeur d'adj. Madame Lefèvre était une dame de campagne, une veuve, une de ces demi-paysannes à rubans et à chapeaux falbalas (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Pierrot, 1882, p. 347).
2. Mod., péj., au plur. Ornements excessifs, prétentieux. Synon. affiquets (cf. ce mot A 1), fanfreluches.Parées de bijoux douteux, de falbalas criards (Léautaud, Passe-temps,1929, p. 67).Rien ne s'usant aussi vite que la pommade, les falbalas et le clinquant des baisers (Cendrars, Homme foudr.,1945, p. 228).
− Au fig. [Appliqué à l'expression écrite ou orale] Ornements excessifs, fioritures. Que vient-il nous parler de l'amour, celui-là, Avec sa flûte et ses sonnets à falbalas? (Ch. Guérin, Cœur solit.,1904, p. 21).Je vous explique ça comme je le sais, sans falbalas (Giono, Baumugnes,1929, p. 204).Mais il y a des pages qui ne sont que falbalas (Green, Journal,1931, p. 75).
Prononc. et Orth. : [falbala]. Passy 1914 note une var. [-ɑ]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1692 (Des mots à la mode, p. 169 ds Havard); péj. 1872 (Lar. 19e). Prob. empr. au franco-prov. farbella « frange; guenille » (Du Puitsp. et Gras; Mistral : farbello « guenille ») à cause de l'infl. de l'industr. lyonnaise, remontant, comme l'a. fr. frepe, felpe (v. fripier), à un groupe de mots contenant la suite de consonnes f − l − p et désignant quelque chose de peu de valeur, attesté seulement en lat. tardif, falŭppa « brin de paille, pacotille » (xes. ds CGL 5, 525, 32), cf. FEW t. 3, p. 401a et Baldinger ds Mél. Gardette, 1966, p. 63. Fréq. abs. littér. : 73. Bbg. Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 55; t. 3 1972 [1930], p. 108.