Le port de Toul an Héry était considéré comme un "port oblique", c'est à dire comme un port d'une certaine importance dépendant d'un siège d'Amirauté (ici Morlaix) où était installé un receveur de droits. Cependant, le port de Plestin-les-Grèves n'est pas le centre d'un grand commerce maritime et il ne figurera plus dans les formes de statistiques des congés de navigation de l'Amirauté après 1730, largement dépassé par la concurrence des ports de Morlaix et de Lannion, qui disposent d'infrastructures portuaires plus élaborées. Le chenal de "Toul-ar-Hiri" est encore cité à l'attention des navigateurs sur la carte de Belin vers 1770.
Pendant la Révolution, le port va connaître un regain d'activité et de commerce en contrebande des céréales vers la Grande-Bretagne et les îles anglo-normandes. En 1793, dans un "tableau sommaire", rédigé par l'ingénieur ordinaire des Ponts-et-Chaussées, figure Toul an Héry, pour lequel il était prévu de construire "un quai d'embarcation et de déchargement" en plus du "curement et de l'élargissement de la rivière", le tout évalué à 21000 francs. Ces travaux ne purent être réalisés, faute d'argent. Pendant la Guerre des courses, en 1810, le havre de Toul an Héry reçut la visite surprise d'une prise en mer par le capitaine corsaire Furet de Saint-Malo, un navire caboteur espagnol la « Santa-Maria », chargé de bois de construction, obligé par la météo d'entrer en cette rivière.
L'appellation de Toul an Héry dériverait du vocable "toul ar chirri", le trou des charrettes ; ce qui correspondrait bien au défilé continuel des charrettes de transport de marchandises qui transitaient par le port et le chemin des charrettes (du port au bourg), au transport de la marne et autres amendements marins, collectés dans la grève et ses ornières vaseuses. La nécessité d'un terre-plein pour ces charrettes allait favoriser l'argumentaire pour la construction d'une digue-jetée avec perré et plus tard celle d'un pont sur le Douron.