Un camp de concentration nazi à Metz (1943-1944)
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le fort sert de casernement pour les soldats de la Ligne Maginot. Suite à défaite de 1940, le fort est brièvement utilisé comme camp de détention pour prisonniers de guerre (Stalag). Puis entre mars 1943 et septembre 1944, le camp de concentration de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin) y installe une annexe (KZ-Außenkommando) principalement destinée au service des SS. Une centaine de prisonniers, principalement des Allemands de droit commun et des Polonais, y est rattachée. Certains participent à des travaux sur l’aérodrome de Metz-Frescaty. Il s’agit d’une des annexes de camp de concentration située la plus à l’ouest du Reich.
Un camp spécial au centre de la répression nazie en Moselle (1943-1944)
Entre octobre 1943 et août 1944, un camp spécial (Sonderlager) géré par la Gestapo est installé dans la Caserne II. Entre 1500 et 1800 prisonniers (femmes et hommes) y sont interrogés et internés avant d’être envoyés dans des camps de concentration (Natzweiler-Struthof, Dachau…), de redressement (Schirmeck) ou des prisons. Le camp spécial du fort de Queuleu voit l’internement de résistants, saboteurs, passeurs, réfractaires, otages et prisonniers russes. La plupart sont enfermés dans des cellules collectives surpeuplées, sans possibilité de se laver ni parler ni bouger sous la féroce surveillance des gardiens SS et du commandant Georg Hempen. Les chefs de la résistance sont isolés dans des cellules individuelles, cachots sombres et humides auxquels seul le commandant peut accéder. Les officiers de police « industrialisent » l’interrogatoire et utilisent la torture. Les conditions d’internement sont terribles et la plupart des prisonniers sont parqués les yeux bandés avec les pieds et mains liés. Trente-six personnes succombent dans le fort et quatre personnes réussissent à s’évader en avril 1944.
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/fort-de-queuleu