Abbaye royale de Longchamp .
Fondation royale
Isabelle de France, fille du roi de France Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille, entreprit en 1255 la construction d’une abbaye, dans la forêt de Rouvray (le bois de Boulogne), proche de Paris, sur un terrain concédé par son frère, le roi Louis IX (Saint Louis). Celui-ci, très attaché à sa sœur, l’avait autorisée à consacrer une somme de trente mille livres, soit la somme qu’elle aurait eue comme dot, pour la construction du monastère. La première pierre fut posée le 10 juin 1256 par le roi Louis IX[1].
Le monastère de Longchamp fut achevé en 1259, et accueillit les premières clarisses (de l’obédience de Saint-Damien), venues du monastère de Reims, le 23 juin 1260. En s’inspirant de la règle écrite par Claire d’Assise, elle avait composé elle-même une règle, un peu moins sévère, qui fut approuvée par Alexandre IV (2 février 1259). Saint Bonaventure, ministre général des Franciscains et d’autres frères l’avaient conseillée ; il prêcha plusieurs fois à Longchamp et rédigea un traité de vie spirituelle dédié à Isabelle : De Perfectione vitae ad sorores (La vie parfaite, pour les sœurs). Le monastère fut consacré à « l’humilité de la Bienheureuse Vierge Marie ».
À partir de 1260, Isabelle vint s’installer dans une petite maison, construite pour elle dans l’enclos du monastère, pour partager la vie et la prière des sœurs, mais elle ne fit jamais profession religieuse. En 1263, elle obtint du pape Urbain IV, un remaniement de la règle. Cette dernière rédaction fut adoptée par plusieurs monastères, en France et en Italie (clarisses urbanistes).
Isabelle mourut le 23 février 1270 et fut enterrée dans l’église du monastère. Après la mort de Saint Louis (à Tunis, la même année), Charles d’Anjou, frère du roi et d’Isabelle, demanda à une dame de compagnie d’Isabelle d’écrire sa vie, en vue de sa canonisation. Agnès d’Harcourt publia ce récit hagiographique, vers 1280, mais Isabelle ne fut béatifiée qu’en 1521, par le pape Léon X (bulle Piis omnium).
Le roi Philippe V le Long meurt à Longchamp le 3 janvier 1322. Sa fille Blanche est religieuse à Longchamp de 1317 à sa mort 1358. En 1360, lers anglais pillent le couvent et les réligieuses se réfugient dans Paris[2].
En novembre 1461, par ses lettres patentes, Louis XI renouvela sa protection royale octroyée par ses prédécesseurs[3].