Les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki sont loin. on dirait 70 années nous séparent de ces journées des 6 et 9 août 1945, où près de 160 000 personnes furent instantanément tuées, vaporisées par les effets des armes atomiques .
Le 30 octobre 1961, à 11h32, l'Union soviétique procédait à l'essai nucléaire le plus gigantesque de l'histoire de l'atome militaire - et ce, dans l'atmosphère. Le tir eut lieu en Nouvelle-Zemble, une île de l'océan arctique, qui accueillait un centre d'essais nucléaires et reste, sas doute, contaminée.
Surnommé "Tsar-Bomba", l'engin RDS-220 developpa une puissance de l'ordre de 50 mégatonnes, soit l'équivalent de 50 millions de tonnes de TNT. Plus de 3000 fois Hiroshima ou cinquante fois la puissance des anciens missiles du plateau d'Albion.
Développée par le physicien, et futur dissident Andreï Sakhavrov, l'engin avait une puissance double, mais il fut décidé de la régler afin qu'elle ne donne que la moitié de sa puissance...
L'arme pesait 27 tonnes et mesurait 8 mètres de long pour un diamètre de plus de deux mètres. Elle fut larguée à 10.500 m d'altitude par un Tupolev 95 spécialement modifiée. Freinée par un parachute, elle explosa à 4000 mètres. Le tir se produisit alors que l'avion avait eu le temps de s'éloigner de 45 km, mais la dépression causée par l'explosion faillit détruire l'avion qui, faute de portance, chuta de plusieurs milliers de mètres. L'éclair de l'explosion fut, dit-on, visible à des milliers de kilomètres. Lorsque le champignon se forma, il atteint une hauteur de 64 km.
Au sol, c'était l'enfer. Dans un rayon de 25 kilomètres autour du point zéro, tout fut absolument détruit. Des observateurs, situés à 270 km, ressentirent l'effet de chaleur. En Norvège et en Finlande, des dégâts matériels furent constatés, avec des vitres fêlées.