Vous avez tout à fait raison ,
En 1885, Rimbaud, installé en Éthiopie, se lance dans le trafic d’armes. Il a été informé d’une affaire intéressante impliquant Ménélik, le roi du Choa, l’une des provinces du pays. Le poète envisage de lui revendre pour cinq fois leur prix des fusils achetés
à Liège et dont le modèle est devenu obsolète en Europe.
Apprenant que l’importation d’armes est interdite dans
la région, Rimbaud enfouit son stock dans le sable, afin d’en éviter la saisie. Il organise ensuite une caravane pour amener la marchandise au roi. Cette opération périlleuse lui fait traverser le désert de Danakil.
Il continue par la suite à fournir le roi Ménélik en fusils
Par contre pour l'esclavagisme ,il me semble avoir lu et entendu que cette histoire est fausse .
Document 1 : Lettre d'Arthur Rimbaud sa famille
Tadjoura, le 3 décembre 1885
Mes chers amis,
Je suis ici en train de former ma caravane pour le Choa. "ça ne va pas vite, comme c'est l'habitude; mais, enfin, je compte me lever d'ici vers la fin de janvier 1886.
Je vais bien. - Envoyez-moi le dictionnaire demandé, à l'adresse donnée. A cette même adresse, par la suite, toutes les communications pour moi. De là on me fera suivre.
Ce Tadjoura-ci est annexé depuis un an à la colonie française d'Obock. C'est un petit village Dankali avec quelques mosquées et quelques palmiers. Il y a un fort, construit jadis par les Egyptiens, et où dorment à présent six soldats français sous les ordres d'un sergent, commandant le poste. On a laissé au pays son petit sultan et son administration indigène. C'est un protectorat. Le commerce du lieu est le trafic des esclaves.
D'ici partent les caravanes des Européens pour le Choa, très peu de chose; et on ne passe qu'avec de grandes difficultés, les indigènes de toutes ces côtes étant devenus ennemis des Européens, depuis que l'amiral anglais Hewett a fait signer à l'empereur Jean du Tigré un traité abolissant la traite des esclaves, le seul commerce indigène un peu florissant. Cependant, sous le protectorat français, on ne cherche pas à gêner la traite, et cela vaut mieux.
N'allez pas croire que je sois devenu marchand d'esclaves. Les mises que nous importons sont des fusils (vieux fusils à pis ton réformés depuis 40 ans), qui valent chez les marchands de vieilles armes, à Liège, ou en France, 7 ou 8 francs la pièce. Au roi du Choa, Ménélik II, on les vend une quarantaine de francs. Mais il y a dessus des frais énormes, sans parler des dangers de la route, aller et retour. Les gens de la route sont les Dankalis, pasteurs bédouins, musulmans fanatiques: ils sont à craindre. Il est vrai que nous marchons avec des armes à feu et les bédouins n'ont que des lances: mais toutes les caravanes sont attaquées.
Une fois la rivière Hawache passée, on entre dans les domaines du puissant roi Ménélik. Là, ce sont des agriculteurs chrétiens; le pays est très élevé, jusqu'à 3 000 mètres au-dessus de la mer; le climat est excellent; la vie est absolument pour rien; tous les produits de l'Europe poussent; on est bien vu de la population. Il pleut là six mois de l'année, comme au Harar, qui est un des contreforts de ce grand massif éthiopien.
Je vous souhaite bonne santé et prospérité pour l'an 1886.
A. Rimbaud.Hôtel de l'Univers, Aden.