Bonjour vous deux vous êtes très forts car je n'ai jamais su lire ce qui était écrit .
Le divorce de Napoléon et Joséphine de Beauharnais
Le 9 mars 1796, à la mairie du IIe arrondissement de Paris, Napoléon Bonaparte épouse civilement Joséphine Tascher de la Pagerie, une créole, veuve du vicomte de Beauharnais et déjà mère de deux enfants. Le 1er décembre 1804, à la veille du sacre, le cardinal Fesch reçoit le consentement matrimonial des époux.
Ne parvenant pas à assurer sa descendance, Napoléon se décide à répudier Joséphine en novembre 1809. Le 15 décembre 1809, le divorce par consentement mutuel est prononcé et confirmé par un sénatus-consulte le lendemain, et le 2 avril 1810, Napoléon épouse Marie-Louise d’Autriche. Pour que le consentement mutuel apparaisse comme le motif du divorce, Joséphine dut rédiger une lettre de renoncement dans laquelle elle affirmait accepter la dissolution de son mariage au nom des intérêts politiques de la France et en l’absence d’héritier au trône, ainsi que le suggère la formulation employée dans l’extrait de la lettre manuscrite conservée au Musée de l’histoire de France.
L’envoi de la lettre de renoncement de Joséphine fut suivie d’une imposante cérémonie aux Tuileries, le 15 décembre 1809, commémorée par une toile de Henri-Frédéric Schopin (1804-1880), datée de 1846. Cette cérémonie se déroule à neuf heures du soir dans le grand cabinet de l’Empereur en présence de la famille impériale et du prince-archichancelier Cambacérès. Napoléon tient un discours aux membres de sa famille pour justifier les raisons qui l’ont conduit à divorcer de Joséphine, dans lequel il n'est question que de « l'intérêt et du besoin de ses peuples qui veulent qu'il laisse à des enfants, ce trône où la Providence l'a placé » et « du sacrifice qu'il fait des plus douces affections de son cœur ». A son tour, Joséphine s’adresse à l’assemblée pour confirmer son consentement au divorce. Le moment que le peintre a choisi d’immortaliser est celui où, la cérémonie s’achevant, Joséphine doit procéder à la signature du pacte de divorce, soutenue dans cette douloureuse épreuve par sa fille Hortense qui, la tête détournée sous l’emprise du chagrin, la serre dans ses bras. A droite, Napoléon, assis droit dans son trône, les traits impassibles, semble maîtriser parfaitement la situation.
Interprétation
Une procédure décriée
Si le divorce par consentement mutuel apparaissait comme légalement valable, la procédure suivie dans le cas de Napoléon et Joséphine n’en enfreignait pas moins la loi, car un statut impérial de 1806 interdisait le divorce aux membres de la famille impériale. En outre, l’opinion publique et l’Eglise catholique accueillirent assez mal ce divorce, bien que l’officialité métropolitaine ait accepté la nullité du mariage en janvier 1810. Le recours à cet expédient continuait de susciter de virulents débats, et beaucoup considéraient le divorce comme une atteinte à la morale et à la loi divine, en vertu de l’indissolubilité des liens sacrés du mariage.
Dans cette perspective religieuse, la réaction ultra ne se fit pas attendre sous la Restauration : après le rétablissement de la religion catholique comme religion d’Etat en 1814, l’une des premières mesures symboliques prises sous Charles X fut, le 8 mai 1816, la suppression du divorce dans le Code civil. Seule était maintenue la séparation de corps admise par l’Eglise.
Par la suite, la question du divorce fut régulièrement remise à l’ordre du jour, mais tous les projets de réforme échouèrent malgré le fait que les partisans du divorce devenaient de plus en plus nombreux dans l’opinion.
Il fallut attendre l’avènement de la République et la loi du 27 juillet 1884 pour que soit rétabli le divorce, dans une forme cependant beaucoup moins libérale que celle du Code civil de 1804. Par la suite, une série de lois assouplirent considérablement le droit du divorce.