Il a écrit le désir attrapé par la queue
- il est beau comme un astre c'est un rêve repeint en couleurs d'aquarelle sur une perle
- ses cheveux ont l'art des arabesques compliquées des salles du palais de l'Alhambra et son teint a le son argentin de la cloche qui sonne le tango du soir à mes oreilles pleines d'amour
- tout son corps est rempli de la lumière de mille ampoules électriques allumées
- son pantalon est gonflé de tous les parfums d'Arabie
- ses mains sont de transparentes glaces aux pêches et aux pistaches
- les huîtres de ses yeux renferment les jardins suspendus bouche ouverte aux paroles de ses regards et la couleur d'aïoli qui l'encercle répand une si douce lumière sur sa poitrine que le chant des oiseaux qu'on entend s'y colle comme un poulpe au mât du brigantin qui dans les remous de mon sang navigue à son image
et les 4 petites filles ,je crois que nous en avons déjà parlé ici .
En 1865, le terrier d'un lapin permettait à la blonde Alice, petite fille anglaise, de se rendre en un pays où les merveilles succédaient aux merveilles. En 1947-1948, c'est un jardin potager qui est le lieu d'enchantement, choisi par Picasso, où quatre petites filles, moins élégamment peignées que leur sœur de l'époque victorienne, s'ébattent et, à travers leurs jeux empreints de fraîcheur, de sauvagerie et souvent de malice, évoquent la vie, l'amour, la mort : tout ce monde de magie et d'angoisse à quoi s'ouvre l'adolescence. Chansons, dictons, litanies, formulettes, coqs-à-l'âne, calembours s'égrènent tout le long de cette pièce de théâtre où l'auteur semble avoir usé d'un langage en vacances : insoucieuses des règles logiques et des syntaxes, les images y déploient leurs fleurs japonaises et, telle une mère Gigogne, la poésie ne cesse d'y proliférer comme si, en un mouvement qui n'aura pas de fin, elle s'enfantait elle-même