Bonjour,
Je ne connaissais pas ...
Francisco Gómez de Quevedo y Santibáñez Villegas (né probablement le 14 septembre 1580 à Madrid, baptisé le 26 septembre - mort le 8 septembre 1645 à Villanueva de los Infantes, province de Ciudad Real) est un écrivain espagnol du XVIIe siècle, l'une des figures les plus complexes et importantes de la littérature du Siècle d'or espagnol.
Lorsqu'il est âgé de six ans, Francisco de Quevedo perd son père, Pedro Gómez de Quevedo y Villegas, en 1586. Sa mère, María de Santibañez aura la charge de ses fils jusqu'à sa propre mort, en 1600 et veillera à leur donner la meilleure éducation, malgré la situation économique difficile dans laquelle la disparition de son mari a plongé la famille. Après avoir fréquenté le Collège impérial de la Compagnie de Jésus de Madrid, il poursuit ses études, en 1594, au collège des Jésuites d'Ocaña, en bénéficiant d'une bourse accordée par le roi, grâce à l'intervention de sa grand-mère, Felipa de Espinosa.
En 1596, il entreprend des études artistiques à l'Université d’Alcalá de Henares et obtient trois ans plus tard son diplôme de bachelier ès-arts, puis en 1600 sa licence. La même année, il commence des études de théologie dans la même université. On pense que c'est au cours de cette période que débute son amitié avec Pedro Téllez Girón (en), futur duc d'Osuna (en). L'année suivante, il part poursuivre ses études à l'université de Valladolid, ville dans laquelle s'était transférée la cour.
Homme d'action impliqué dans les intrigues les plus importantes de son temps, Quevedo était aussi docteur en théologie et connaissait les langues hébraïque, grecque, latine et modernes. Reconnu pour sa grande culture, autant que pour la virulence de ses critiques, il devint l'ennemi, à la fois littéraire et personnel, de l'autre grand poète baroque Luis de Góngora.
En 1613, il se rend en Italie à l'appel de son ami et protecteur, le duc d'Osuna, devenu vice-roi de Sicile et de Naples, pour entrer à son service. Celui-ci lui confie des missions diplomatiques. Le duc d'Osuna tomba en disgrâce en 1620, et Quevedo fut entraîné dans sa chute.
En 1634, Francisco de Quevedo épouse une veuve, Esperanza de Mendoza, mais ce mariage n'apporte aucun bonheur au grand misogyne, qui ne tarde pas à se séparer de sa femme un an après leur mariage, en s’enfuyant de Venise.
Tout au long de sa vie, il aura connu tour à tour les faveurs royales, puis la disgrâce. Ses tentatives de participer à la vie politique se soldèrent par des échecs, qui lui coûtèrent sa liberté. Tombé deux fois en disgrâce, il est condamné deux fois aux arrêts, dans une prison d'abord, puis dans un monastère.
Pour avoir déposé un pamphlet sur la serviette du roi Philippe IV, il est enfermé de 1639 à 1643 dans un cachot du couvent San Marcos de León, prison misérable et humide, où sa santé se dégrade jusqu'à perdre la vue. Quand il est libéré en 1643, Quevedo est un homme affaibli, qui se retire dans ses terres de Torre de Juan Abad. Il part ensuite s'installer à Villanueva de los Infantes, où il meurt le 8 septembre 1645.
Son œuvre littéraire est immense et contradictoire. Homme de grande culture, amer, tranchant, courtisan, Francisco de Quevedo écrivit les pages burlesques et satiriques les plus brillantes et les plus populaires de la littérature espagnole. Mais il est également l'auteur d'une œuvre lyrique de grande hauteur et de quelques textes de morale et de politique d'une grande profondeur intellectuelle, qui en font le principal représentant du baroque espagnol.
Erudit, imprégné de cultures grecque et latine, on retrouve chez lui la verve et l'humour sarcastique de Lucien de Samosate, d'Erasme, de Dante, de Jérôme Bosch et de Rabelais.