Légende de la fontaine de ViljotQuand Saint Martin vint dans le pays, il renversa un temple et construisit
à la place une église et un petit monastère où il installa plusieurs
compagnons. Le monastère prospéra rapidement, mais les moines, s'étant
enrichis, se relâchèrent peu à peu de leur règle et devinrent paresseux et
gourmands. Quand Saint Mayeul convia tous les religieux du pays à venir
entendre la bonne parole au prieuré de la Bouteille, ils furent les seuls à
ne pas répondre à son appel.
La veille d'une fête de Noël, au lieu de jeûner et de se rendre à l'office
divin, ils se réunirent pour un profane réveillon. Lorsque vint minuit, la
cloche qui, d'ordinaire à cette heure, se faisait entendre pour appeler les
fidèles à la messe, se mit à sonner d'elle-même. Il y eut alors dans le
réfectoire un moment de silence et de stupeur; mais un des moines les plus
libertins prit un verre et s'écria
- Entendez-vous la cloche, mes frères, Christ est né, buvons une rasade à
sa santé !
Tous les moines répétèrent ses paroles, mais aucun n'eut le temps de
boire; la foudre frappa le couvent qui oscilla sous le choc et disparut à une
grande profondeur sous terre. Les paysans qui s'empressaient d'accourir à la
messe, ne trouvèrent plus à la place du monastère qu'un grand bourbier d'où
s'écoulait une source d'eau limpide, très bonne à boire, et qui, depuis, n'a
jamais tari, même par les plus grandes sécheresses. Tous les ans, le jour de
Noël à minuit, on entend distinctement les cloches sonner dans les entrailles
de la terre; et si le temps est clair, on entend aussi les gémissements des
moines qui se désolent de ne pouvoir répondre à cet appel, car ils sont
condamnés à rester ensevelis sous terre jusqu'au jour où ils lui auront
obéi.
Les légendes de la font de Viljot Au Nord Ouest du département de
l’Allier, au contact du Berry et du Bourbonnais, s’étendent les 10 600
hectares de la forêt de Tronçais, consacrée plus belle chênaie d’
Europe. Elle est gérée par l’Office national des forêts (ONF). On trouve
au sein de la forêt une quarantaine de fonts dont les plus connues sont
la font du grand gué, la font Jarsaud, la font de Tronçais, la font des
Porchers et pour ce qui nous intéresse,
la font de Viljot (A droite une photo de la font Viljot à la fin du XIX ème siècle).
La forêt de Tronçais est une tache verte
et un véritable poumon pour l’Allier. La forêt se situe à l’extrême
nord de l’Auvergne. Elle s’étend sur les communes de Braize, Cérilly,
Isle-et-Bardais, Le Brethon, Meaulne, Saint-Bonnet-Tronçais, Urçay,
Valigny et Vitray.
La forêt de Tronçais compte en son sein 5 étangs.
Sur ces cinq étangs, seul celui de Saint-Bonnet est naturel, les autres
ont été créés par l’homme pour les besoins des forges (Tronçais,
Saloup, Morat) et pour le canal du Berry (Pirot). Nous consacrerons
plus tard un article plus complet aux étangs de la forêt de Tronçais.
On trouve dans la forêt environ 40 fontaines appelées fonts.
Leur présence est apparemment liée à l’occupation de la forêt au cours
de l’histoire. À proximité de certaines d’entre elles, on trouve des
sites préhistoriques. Elles sont dans des états variées et certaines ont
quasiment disparu.