La
légende de la Toison d'or a toujours été synonyme de mystère et de
chevalerie. Il s'agit d'un ordre, qui a vu naissance le 10 janvier 1430
sous l'égide de Philippe le Bon, duc de Bourgogne et qui était destiné à
rapprocher les nobles de Bourgogne d'avec leur Duc, une sorte de
rassemblement chevaleresque fidèle à un roi ou à un prince. Ainsi, avec
moultes fastes, furent consacrés les membres de l'Aristocratie
bourguignonne. Le premier à être revêtu chevalier de la Toison d'or fut
Guillaume de Vienne. A l'instar de la Rose-Croix ou des Templiers, les
chevaliers de la Toison d'or devaient transmettre, plus qu'un message,
un comportement. Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne, prit la relève à
la mort de Philippe le Bon, devenant ainsi grand-maître de l'ordre de
la Toison d'or en 1467. Charles le Téméraire étant décédé, c'est son
gendre Maximilien
Ier de Habsbourg qui prit la relève. Il faut savoir qu'à
l'époque, on ne plaisantait pas avec la transmission des couronnes :
celles-ci devaient revenir aux mâles. La couronne de la Toison d'or
n'échappait pas à la règle. Le prochain à la posséder fut donc Charles
Quint et l'ordre de la Toison d'or fut transmis aux Habsbourg. Quand
celui-ci décéda, la couronne vint naturellement à la branche espagnole
en la personne de Philippe V, roi d'Espagne, petit-fils de Louis XIV.
C'était sans compter les royaux autrichiens qui décidèrent de se
réapproprier l'ordre et sa couronne. Ainsi, nul ne sut jamais quels
étaient les véritables prétendants à cette couronne peu ordinaire. Car,
quelles sont les origines de cette toison d'or ? Il faut revenir à la
mythologie grecque. Il s'agissait d'un bélier ailé nommé Chrysomallos,
sorte de créature fantastique dont le pelage était fait d'or. Convoqué
par Hermès lui-même, Dieu du commerce, des voyageurs, des voleurs même,
messager des Dieux, et surtout, conducteur des âmes aux Enfers,
Chrysomallos fut chargé d'une mission : sauver les enfants de Néphélé,
créature de Zeus qui mit au monde deux enfants Hellé et Phrixos d'un
père Athamas qui les avait rejetés. Pour protéger ses enfants, Néphélé
fit appel à Zeus qui lui envoya un bélier en or par l'intermédiaire
d'Hermès. Seul le fils Phrixos survécut. Néphélé sacrifia le bélier d'or
en l'honneur de Zeus mais garda la fourrure que Phrixos offrit en
cadeau à Eétes, fils d'Hélios et d'Océanide Persé qui mit la précieuse
fourrure sous la protection d'un dragon. À l'autre bout de la Grèce
pourtant, Jason, un beau jeune homme demandait justice au roi Pélias, se
prétendant héritier du trône. Il exigea la toison du bélier. Jason fut
accompagné d'Héraclès, de Castor, de Pollux et même d'Orphée. Aphrodite
lui livra ses sortilèges. Jason s'empara de la Toison d'Or et la ramena
dans son pays, emmenant avec lui la belle Médée. Le bélier fut donc
placé dans le ciel, en récompense. Bien sûr cette histoire merveilleuse
ne pouvait qu'engendrer des mythologies et des romances. Et pourtant, la
Toison d'Or poursuivit sa route jusqu'à Louis XV. Aujourd'hui qu'en
est-il ? Eh bien on distingue deux Toisons d'Or : l'Autrichienne et
l'Espagnole. Le grand-maître autrichien en est Karl Habsburg-Lothingen,
l'Espagnole à pour chef Juan Carlos Ier d'Espagne. A noter que le roi
des Belges, Albert II en est aussi titulaire (des deux mouvances,
Autrichienne et Espagnole). À quoi sert d'être couronné de la Toison
d'or ? Là est la question
Mer Oct 24 2012, 16:31
