Voilà par quoi Hidalgo veut les remplacer ?
Petite histoire des kiosques à journaux parisiens
29 juin 2017 On les aime
nos vieux kiosques à journaux parisiens, avec leur couleur vert foncé, leurs affiches et leurs dômes à flèches. À tel point que l’arrivée de nouveaux modèles suscite toujours la polémique et nous rend immédiatement
nostalgiques. Il faut dire que ces petits abris typiques de la capitale agrémentent les rues et les boulevards depuis maintenant
plus de 150 ans. Même les touristes ont eu le temps de s’y attacher ! Après nous être plongés dans le passé des colonnes Morris et des fontaines Wallace, retraçons ensemble leur histoire.
Des témoins du Paris haussmannien
On doit décidément beaucoup au baron haussmann… C’est en effet sous son impulsion, et toujours dans le but d’embellir Paris que les premiers kiosques à journaux
ont vu le jour, le 15 août 1857. L’architecte français Gabriel Davioud, également à l’origine du théâtre du Châtelet et de la fontaine Saint-Michel, s’est vu chargé d’imaginer des petits pavillons élégants pour remplacer ce qui ressemblait jusqu’à lors à des « chenils ». À l’époque, ils furent réservés aux veuves de militaires et de fonctionnaires pour qu’elles puissent toucher un petit revenu. C’est
sur les Grands Boulevards que le premier kiosque a été aménagé, répondant à la volonté d’embourgeoiser l’une des plus grandes artères de Paris. Petite révolution, les nouveaux kiosques, dotés d’un système lumineux,
éclairaient à présent la voie publique la nuit !
Un second modèle quelques années plus tard
Mais ces fabrications jolies et novatrices furent remplacées, à peine deux ans plus tard, par d’autres jugées plus belles encore. En
1859, les nouveaux kiosques parisiens étaient encore plus imposants, plus hauts et conçus à partir d’un matériau noble, le bois de chêne. Ce sont ces modèles que l’on retrouve encore aujourd’hui dans les quartiers chics de Paris, même s’ils ne sont plus d’époque. Pour les reconnaître, il suffit de chercher à leur sommet des frises ainsi que les fameux
dômes en écailles de zinc surmontés d’une flèche. À la fin du XIXème siècle, le style et le côté pratique de ces kiosques qui disposent d’un auvent et d’un étalage finissent par séduire, amenant progressivement à 340 leur nombre dans les années 1880.
Paris Zigzag / Wassila Djellouli
Les kiosques parisiens aujourd’hui
Aujourd’hui, on retrouve dans Paris environ le même nombre de kiosques qu’en 1880, soit plus de 300. Mais tout n’a pas toujours été simple ! En 2004 par exemple, on n’en dénombrait plus que 266 dans la capitale, les kiosquiers faisant faillite ou délaissant une activité jugée difficile et trop peu rentable. Pour endiguer cette perte, la
Mairie de Paris a décidé de faire grâce aux kiosquiers de la redevance qu’ils lui versaient jusqu’alors, avant de les autoriser à diversifier leurs produits à la fin de l’année 2011. Parapluies, confiseries, souvenirs, boissons ou encore tickets de métro sont venus s’ajouter aux titres de presse, attirant une toute autre clientèle ! Un seul impératif pour les kiosquiers : que la presse représente au minimum 2/3 de leur activité.
Mais d’ici 2019, la Mairie de Paris prévoit de changer radicalement l’apparence des kiosques, en les remplaçant par un autre modèle. Plus de frises, plus de dôme, mais un
abri en métal, aluminium et verre recyclables, surmonté d’un toit couleur zinc, qui aura l’avantage d’être plus spacieux et d’améliorer les conditions de travail des kiosquiers, à défaut d’être beau.