L'école d'artillerie de La Fère doit sa renommée en grande partie à la qualité des enseignants qui y servirent. Le premier d'entre eux fut l'ingénieur des fortifications Bélidor (de 1720 à 1740). Répondant à la demande du ministère de la Guerre, Bélidor s'attacha à dresser des tables balistiques universelles et dispensa aux élèves-officiers un enseignement scientifique complet. En 1740, la succession de Bélidor dans cette fonction fut assurée par un professeur de mathématiques, l'abbé Deidier, remplacé à son tour par l’abbé Nollet à partir de 1757. Nollet enseignait, outre les mathématiques, l'hydraulique, la physique et la chimie.
Le 8 avril 1756, Louis XV annexa à l'école d'artillerie une école et une compagnie d'élèves des cadets, dite "la cinquantaine". Elle fut transférée de La Fère à Bapaume en 1766, la municipalité ne pouvant assurer l'entretien des casernes. Seule resta la première école avec Messieurs Deider et Bélidor comme professeurs.
Choderlos de Laclos (1759-1761) et Gribeauval y firent leurs classes. Le général Augustin Marie d'Aboville fut nommé par Napoléon commandant de l'école à partir de 1809.
Napoléon Bonaparte servit dans le régiment d'artillerie de la Fère sous les ordres du baron du Teil, mais, contrairement à la légende, il ne fut JAMAIS affecté à La Fère, ce Régiment étant cantonné à Valence puis à Auxonne. En 1820, cette première école fut transférée dans le château de La Fère et y demeura jusqu'en 1903. À partir de cette date, le château fut transformé en appartements pour officiers.